À quelques mois de la saison estivale, les moustiques commencent déjà à proliférer et envahir les quartiers du chef-lieu de la wilaya de Bouira, poussant les citoyens à se « ravitailler» en pastilles anti-moustiques et autres produits insecticides.
En effet, depuis quelques jours, certains quartiers de la ville, à l’instar de la cité des 250 logements, Hay El Thaoura, la cité des 200 logements, l’Ecotec, sont la proie d’une invasion de différentes espèces de moustiques, transformant les nuits calmes en un calvaire de chasse aux insectes. Ces redoutables Culicidae piquent même durant la journée, essentiellement dans les quartiers où l’insalubrité règne en maître absolu. Et c’est là que le bât blesse, puisque la principale cause de cette inquiétante prolifération des moustiques est la saleté ambiante. Au niveau de la cité des 140 logements, du quartier Gouizi Saïd et du boulevard Amirouche, pour ne citer que ceux-là l’insalubrité a atteint des proportions alarmantes. En effet, les immondices et autres détritus n’en finissent pas de s’entasser au grand dam des citoyens. Au niveau du quartier des 140 logements, situé en plein cœur de la ville, la saleté est devenue le lot quotidien des habitants. À chaque coin de rue, les détritus ménagers forment de gros tas dans lesquelles les bestioles en tout genre prolifèrent dangereusement. D’ailleurs, bon nombre de citoyens n’ont pas caché leur colère devant ce qu’ils ont qualifié d’abandon par les services de la voirie. « On souffre le martyre du fait de cette saleté qui nous entoure », nous a-t-on indiqué tout en pointant du doigt « la négligence » des éboueurs. « Les préposés au ramassage d’ordures sont défaillants. D’ailleurs, le comité du quartier a saisi le P/APC, à plusieurs reprises, dans le but de remédier à cela, mais en vain », ont-ils expliqué. Devant cet état de fait, les citoyens, du moins ceux interrogés, n’ont pas hésité à lancer un appel aux autorités locales pour intervenir «en urgence », afin de mettre un terme à ce qu’ils qualifient de future catastrophe écologique. « Qu’attendent les services concernés pour entamer une campagne de démoustication ? Il est impératif de prendre des mesures, en urgence, avant qu’il ne soit trop tard », a-t-on souligné. Il est vrai qu’au niveau de la wilaya de Bouira, les campagnes de démoustication sont quasi absentes et, même si elles existent, elles interviennent de manière tardive. Pour que la lutte anti-moustique soit efficiente, il faut s’attaquer à la source, autrement dit aux larves, en vidangeant les vides sanitaires, car leur développement s’effectue dans l’eau. Lors de sa dernière visite à la wilaya de Bouira, le ministre de la Santé de la Population et la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, a insisté sur la mise en place « précoce » d’une campagne de démoustication. « Vous devez, dès à présent, (mois de mars dernier, ndlr), entamer des campagnes de démoustication, car plus on attend, plus les risques de prolifération sont importants », préconisera M. Boudiaf. Cependant, force est de constater que les directives du ministre sont ignorées par les autorités locales !
Ramdane B.