«Le risque d’accidents chimiques dans les entreprises industrielles», c’est le thème des journées portes ouvertes qu’organise, depuis lundi dernier, la Caisse nationale de l’assurance sociale de Béjaia, au niveau de son agence à Iheddaden. Cet événement, coïncidant avec la journée internationale de la santé et de la sécurité au travail, célébrée le 28 avril de chaque année, entre dans le cadre de la campagne de sensibilisation et de prévention contre les accidents qui surviennent dans le milieu professionnel. «Notre but, à travers l’organisation de ces portes ouvertes, est de sensibiliser aussi bien les employeurs que les ouvriers sur les différents dangers et risques d’accidents qui peuvent survenir dans le milieu professionnel. Chaque année, le BIT (Bureau international du travail), choisit un thème pour la campagne de sensibilisation. L’an dernier, c’était sur les chutes de hauteur. Pour cette année, le BIT a opté pour le risque chimique, à cause du nombre d’accidents chimiques recensés dans le monde », nous a indiqué Mahimdad Mustapha, responsable du service prévention à la CNAS de Béjaïa. Concernant le bilan de 2013, notre interlocuteur nous informera que plus de 4 000 accidents de travail, tous genres confondus, ont été enregistrés par la CNAS à travers les différentes entreprises de la wilaya. «Notre travail de sensibilisation ne se limite pas à l’organisation de journées portes ouvertes, nous sortons également sur le terrain pour constater de visu les conditions de travail des ouvriers. En 2013, nos services ont effectué pas moins de 100 enquêtes, dans des entreprises de la wilaya, et nous avons relevé 40 fautes inexcusables de non respect des règles de sécurité par les employeurs. Quant aux accidents professionnels survenus durant 2013, nous avons recensé plus de 4000», nous a affirmé M. Mahimdad. Par ailleurs, notre interlocuteur notera que le risque d’accidents chimiques est présent dans notre wilaya au niveau des entreprises industrielles qui recourent à la chimie. «Dans les industries usant de la chimie, il y a un risque d’intoxication, de brûlures et d’apparition, à long terme, de maladies due à l’exposition aux produits chimiques. Il y a aussi l’impact négatif sur l’environnement, lorsque les rejets industriels sont déversés dans la nature ou les rivières, sans traitement», a-t-on expliqué. Pour illustrer le risque d’apparition de maladies provoquées par l’exposition, sans protection, à des produits chimiques, les services de la CNAS racontent le cas d’une personne décédée, en 2008, trois ans après sa retraite, à la suite d’une leucémie aiguë. «Cette maladie a été déclarée à la CNAS par les ayants droit et a été reconnue maladie professionnelle, après une enquête effectuée post-mortem sur les lieux du travail du défunt. En effet, l’enquête avait révélée que la victime occupait, pendant 20 ans, le poste de chimiste au niveau d’un laboratoire de recherche géologique et minière. Il était, ainsi, exposé à plusieurs produits chimiques, dont le benzème et ses dérivés (produits hémato toxique, cancérogène, mutagène) sans moyens de protection», a-t-on indiqué.
Boualem Slimani