Le projet traîne en longueur

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Le projet du dédoublement de la RN 33, reliant le chef-lieu de la wilaya de Bouira à la commune de Haïzer, sur une distance de 10 kilomètres, rentre dans sa phase finale, selon le directeur des travaux publics (DTP) de Bouira, M. Younes Bouchkouk. « Le projet tire à sa fin et nous comptons entamer la pose du béton bitumineux d’ici un mois », a-t-il certifié. Il faut dire que ce projet a connu, comme il est de coutume à Bouira, et ce, dans d’innombrables secteurs, un retard non négligeable. Lancé en juin 2012, par l’ex-wali de Bouira, ce dédoublement devrait être achevé et livré une année plus tard. A titre indicatif, l’ancien wali de Bouira, M. Ali Bouguerra, avait à l’époque, énormément insisté sur la réalisation de ce dédoublement, afin de rapprocher la population de la station climatique de Tikjda et par conséquent, redynamiser le secteur du tourisme à Bouira qui est, il faut bien le souligner, en panne. Cependant, de multiples arrêts et autres atermoiements sont venus se greffer à ce chantier. Chose qui a retardé sa livraison. D’ailleurs, l’entreprise réalisatrice, serait, selon certaines sources au niveau de la DTP Bouira, la principale responsable de ces piétinements. Mais elle n’est pas la seule! Puisque le bureau d’études, auquel a été confié l’étude de la réalisation de ce dédoublement, a, selon toute vraisemblance, négligé certains détails, qui ont freiné l’avancée de ce chantier. En effet, des centaines de mètres de fibre optique et autres conduites ont été déplacées en urgence du tracé initial. Or, ces déplacements ne figuraient pas dans l’étude présentée initialement. D’ailleurs, le DTP de Bouira confirme à demi mot ces  » rafistolages » de dernière minute. « On a dû faire face à certains imprévus liés au déplacement de la fibre optique et autres oppositions », expliquera-t-il. Interrogé sur les raisons de ce retard, notre interlocuteur a refusé de parler de retard.  » Les travaux avancent un peu moins, du fait de la saison hivernale. C’est tout à fait normal! Mais avec le retour du beau temps, le rythme normal va reprendre », s’est-il justifié. Toutefois, les explications du DTP ne tiennent pas trop la route (sans mauvais jeu de mots) car de l’avis de tous, la saison hivernale, pour cette année, n’a pas été trop rude. La wilaya de Bouira n’a, en toute évidence, pas connu de fortes précipitations, du moins, pas de l’ampleur à bloquer un projet. C’est là que les  » défaillances » de l’entreprise réalisatrice sont pointées du doigt. Ainsi et d’après certaines sources proches du dossier, cette entreprise a fait preuve de  » négligence » vis-à-vis de ce chantier. « Pour l’entreprise,  ce dédoublement est un projet mineur. De ce fait, elle n’a pas mis les moyens nécessaires pour le mener à bien », a-t-on confié. Cette version des faits nous a été également confirmée par certains entrepreneurs locaux, rencontrés lors de la récente réunion entre le chef de l’exécutif de Bouira et ces mêmes entrepreneurs. «  Cette entreprise s’occupe déjà d’autres projets de plus grande envergure. Ce dédoublement ne représente qu’une infime partie de ses activités. Les entreprises locales pouvaient très bien faire l’affaire », a-t-on regretté. Afin d’en savoir plus sur le sujet, nous avons tenté de prendre attache avec le département de communication de ladite entreprise. Cependant et à notre grande surprise, la chargée de communication, que nous avons eu au bout du fil, ne semblait pas très au fait de la situation. « Le dédoublement de Haïzer? C’est où exactement? Dans quelle wilaya? », nous a-t-elle interrogé. Après avoir eu connaissance de la situation géographique de ce projet, cette responsable nous a fait attendre plus d’une vingtaine de minutes au téléphone, avant de nous dire finalement qu’elle « n’a pas de détails sur le projet », et nous orienter vers la direction des travaux publics de Bouira. Quoi qu’il en soit, ce dédoublement d’un coup initial de 660 millions de dinars traîne en longueur, sans que le premier responsable de la wilaya, qui est si prompt d’habitude à interpeller les entreprises récalcitrantes, ne réagisse, du moins publiquement.                    

Ramdane B.

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