Grève, marche et daïra assiégée

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Plusieurs dizaines de citoyens de la communede Bechloul, à une vingtaine de kilomètres à l’est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ont initié, dans la matinée d’hier,une opération «ville morte», afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics, sur leurs revendications.

Ces dernières se focalisent surtout sur l’amélioration de leur condition de vie, ainsi que l’aménagement urbain et faire, selon leurs propres dires, de Bechloul «une véritable daïra et non un bourg». Des jeunes ont appelé les commerçants à baisser leurs rideaux et marcher pour exiger leurs droits. Cet appel a été largement suivi, puisqu’aux alentours de 10h, le chef-lieu de la daïra avait des allures de ville fantôme. Après avoir battu le pavé en brondissant des banderoles sur lesquelles est inscrit «où va Bechloul ?», «Jusqu’à quand le délabrement ?», les protestataires se sont rassemblés devant le siège de la daïra où ils ont observé un sit-in. C’est là qu’un document nous a été remis, comportant leur plateforme de revendications. Ils réclament notamment l’aménagement urbain, l’équipement de la polyclinique, la prise en charge des différentes structures culturelles et sportives. «Notre daïra, plus précisément son chef-lieu, est totalement abandonné par les autorités ! Aucun projet n’a été entamé. Tout est à l’arrêt !», s’est-on exclamé. L’un des contestataires nous dira que « leur action s’inscrit dans une démarche citoyenne, visant à interpeller les autorités sur leur responsabilité quant à la dégradation de notre cadre de vie. Nous voulons que les choses changent». En même temps, une délégation, composée de cinq personnes, était en négociation avec le chef de daïra, afin de trouver une issue favorable à cette situation. Mais au fil des minutes, la tension à l’extérieur commençait à grimper d’un cran. Les manifestants, exaspérés de ne pas avoir de nouvelles de leur délégation, finiront par envahir l’enceinte de la daïra, le tout dans le calme. D’ailleurs, certains manifestants ont exigé de leurs représentants, qui étaient à l’intérieur du bureau du chef de daïra, de «faire vite», car les citoyens commençaient sérieusement à s’impatienter. C’est aux alentours de 11h30 que «la crise» a été désamorcée. «On nous a donné des garanties. Espérons seulement que ce n’est pas des promesses en l’air», dira l’un des membres de la délégation, avant d’inviter ses camarde à se disperser dans le calme.  

Le chef de daïra s’explique

Dans le but d’en savoir plus sur le sujet, attache a été prise avec le chef de daïra de Bechloul, M. Zaghmache Mohamed. Ce dernier, tout en admettant que la daïra dont-il a la charge souffre «d’un retard certain» en matière d’aménagement, soulignera le fait que toutes les revendications, qui lui ont été soumises, sont déjà prises en charge. «99% des problèmes évoqués dans la plateforme sont déjà inscrites et sont en voie ou bien en cours de réalisation», a-t-il assuré. Avant d’ajouter que lesdites revendications n’ont pas été soumises par la population et que cette dernière ne s’est jamais présentée à son bureau, jusqu’à hier. «Très franchement, ces gens sont les bienvenues et notre bureau est toujours ouvert. Cependant, c’est jusqu’à aujourd’hui que j’ai pris connaissance de cette plateforme. Néanmoins, tous les points qui y sont mentionnés sont déjà pris en charge par les différents services», insistera-t-il. Interrogé sur le retard qu’a pris le projet d’aménagement urbain, notamment, au niveau du chef-lieu de la daïra, notre interlocuteur dira que le réseau d’assainissement était quasi inexistant. Il fallait repartir à zéro. Désormais, toutes les opérations d’assainissement sont presque achevées. On peut entamer le plan d’aménagement, conformément aux instructions du wali». Au sujet de la polyclinique laquelle, selon les contestataires souffre d’un problème d’équipements, M. Zaghmache indiquera que le dossier est au niveau de la DSP et que les équipements tant réclamés sont en cours de réception.

Ramdane B.

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