Le cauchemar continue

Partager

La gare intermédiaire de Béni Douala, desservant les localités de Ouadhias, Béni Douala, Béni Yenni et Ouacifs, mise en service le 1er juillet 2011 se trouve en dégradation avancée.

«Depuis la mise en service de cette station, en 2011, aucune amélioration n’a été apportée sur les lieux, bien au contraire, ça se dégrade de jour en jour. Les agressions, les bagarres, les vols et autres délits sont monnaie courante, quant aux odeurs des eaux usées qui coulent à même le trottoir, je ne vous en parle même pas, il faut voir et sentir par vous même pour le croire, même les poubelles, surchargés, débordent et les détritus sont jetés à même le sol, c’est supportable en hiver, mais en été sauve qui peut !». Nous confiera un voyageur. Le concessionnaire de la station de Béni Douala, M Abdelhakim Hadj Arab en l’occurrence, a dénoncé mainte fois, ces conditions de travail, «très difficiles», nous dira-t-il. Selon notre interlocuteur, des travaux qui devaient intervenir juste après la mise en service de la station en 2011, n’ont pas encore vu le jour. Il y a, entre autres, l’installation des panneaux de signalisation devant l’entrée et à l’extérieur de la gare, la mise en place de grands bacs à ordure au niveau de la gare ainsi le ramassage des détritus qui n’est pas assuré par le camion de l’APC, la surélévation des murs de clôture ainsi que la mise en place des portails pour sécuriser la gare pendant la nuit ainsi que l’installation de bouches d’incendie. «Jusqu à maintenant, les transporteurs refusent de payer les droits d’accès, tel que prévu par le cahier des charges, et ce, pour des raisons que nous avons évoqué à savoir de bonnes conditions de travail. C’est leur droit, je le concède, mais c’est mon droit, à moi aussi, de récupérer mon investissement qui est très important », précisera M. Hadj Arab, ajoutant : «Au jour d’aujourd’hui, je n’ai pas de permis de construire, il ne m’a pas été délivré et je me retrouve donc dans l’impossibilité de faire des contrats de location à ceux à qui j’ai loué mes locaux». Pour rappel, les transporteurs au niveau de cette gare ont entrepris, à plusieurs reprises, des actions pour dénoncer cet état de fait, mais la situation ne s’améliore guère. 

Les commodités aux abonnés absents

Depuis l’ouverture «provisoire» de la station d’Oued Aïssi aux transporteurs de voyageurs vers la région est de la wilaya, la précarité pèse de plus en plus sur ces derniers, et encore plus sur les voyageurs. Tout le monde attend avec impatience la réalisation d’une gare à même de répondre aux normes requises. Un projet pourtant remis aux calendes grecques. Cela va faire maintenant trois ans que le provisoire dure à Oued Aïssi. Dans un premier temps, et juste après la délocalisation des transporteurs, les promesses des anciens dirigeants du secteur de la wilaya n’ont fait qu’attiser un tant soit peu l’inquiétude des «délocalisés». Ces derniers, surpris par l’état des lieux et le manque flagrant d’aménagement, se sont vus promettre une nouvelle gare sur l’autre rive de l’autoroute. Un projet qui, trois ans après, demeure au stade d’étude. Et c’est d’ailleurs ce qu’a assuré hier, la directrice du secteur des transports de la wilaya, Zahia Terki. En effet, contactée par nos soins, elle souligne «un projet de pôle d’échanges à Oued Aïssi». Elle ajoute, «un autre projet de réalisation de gare du type A est prévu à Boukhalfa, en plus d’un autre projet, en prévision, pour l’extension de la gare routière de Bouhinoun». Pour elle, les transporteurs d’Oued Aïssi seront «automatiquement orientés vers l’une de ces gares après leur réalisation et mise en exploitation». Pour l’heure, la patience est encore de mise pour quelques autres années en plus, semble-t-il. En attendant, le peu de confort mis à la disposition des transporteurs et des voyageurs s’avère très insuffisant. Les innombrables voyageurs qui défilent quotidiennement dans ladite gare et la multitude de véhicules qui y transitent ne sont pas pour arranger les choses. Au contraire, cela ne fait que rappeler à quel point cette gare, si l’on peut appeler cette esplanade ainsi, est dépourvue de moyens et de confort. Est-il en effet nécessaire de rappeler que cette station de transport, qui canalise tous les voyageurs de la région Est de la wilaya, n’est pas encore sécurisée. Les fins de journées sont en effet appréhendées par les transporteurs qui, après une certaine heure, hésitent à attendre les voyageurs, notamment en hiver. De même, les voyageurs redoutent encore plus ces fins de journées, toujours pour cause d’insécurité. Mais que faire quand l’on est bien obligé de patienter là ? D’autres carences sont à déplorer au niveau d’Oued Aïssi. A commencer par les plus rudimentaires comme c’est le cas de l’eau courante. La gare est en effet privée d’eau, après en avoir bénéficié pendant quelques semaines. Même les sanitaires sont inutilisables dans de telles conditions. Des sanitaires, qui plus est, sont loin de répondre aux conditions d’hygiène. Aussi, et en guise de confort, un fast-food et un café c’est l’unique luxe offert  aux voyageurs dans cette gare dite «multimodale !». Cette situation n’est pas unique, elle est partagée avec d’autres stations intermédiaires comme celle du Pont de Bougi et celle de Béni Douala qui, elles aussi manquent pratiquement de tout. La station d’Oued Aïssi, située à plus de 8 km du chef-lieu de wilaya, est l’endroit par lequel les voyageurs sont appelés à rallier la ville de Tizi-Ouzou par autobus assurant la navette. Là aussi, le confort devient un luxe pour les passagers. En effet, sur les 45 trolleys assurant la liaison, la majorité sont de vieux véhicules dont l’état fait craindre le pire en cours de route. Le luxe, les voyageurs et les transporteurs l’ont connu lorsqu’ils occupaient la place à la sortie est du chef-lieu, au lieu-dit «l’ancien Abattoir». Désormais, ils n’ont qu’à prendre leur mal en patience, attendant qu’un semblant d’amélioration des conditions leur soit conféré. Peut-être la réalisation d’une station digne de ce nom à même de les abriter.

Karima Talis/T. Ch.

Partager