Le cri d’alarme du wali

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« Nous sommes dans la m… ! Une année après le lancement du projet de la pénétrante, nous n’avons réalisé que 26 km, sur un tracé de 100 . A ce rythme, le projet sera livré dans les 10 ou les 15 prochaines années ».

C’est un vrai cri d’alarme qu’a lancé hier, le  wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, à l’adresse des P/APC des communes concernées par le tracé de la pénétrante autoroutière, qu’il a réuni au siège de la wilaya, pour l’aider à résoudre le problème des oppositions citoyennes qui freinent les travaux de réalisation de cette pénétrante, qui devrait relier Béjaia à l’autoroute Est-Ouest sur un linéaire de 100 km. « Je lance un appel aux maires : aidez-moi à débloquer la situation ! Vous êtes une partie prenante dans ce projet », a supplié le chef de l’exécutif de wilaya, les élus locaux, en présence des responsables de la DTP, des Domaines, de l’Agence nationale des autoroutes (ANA) et des représentants de l’entreprise chinoise en charge de réaliser ce projet. Le wali de Béjaia, qui a déploré la non implication des députés de la région dans la résolution des problèmes des oppositions citoyennes, a demandé aux maires de sensibiliser les citoyens sur l’importance de ce projet et de les rassurer quant à l’engagement indéfectible de l’Etat à indemniser les propriétaires terriens dans le cadre de l’expropriation. « L’utilité du projet n’est pas à démontrer. Le développement de la wilaya dépend de la réalisation de la pénétrante. Mais je déplore qu’aucun élu de l’APN ne se soit inquiété du retard du projet. Aujourd’hui, j’encourage les maires des communes qui seront touchées par le tracé de la pénétrante, à sensibiliser leurs concitoyens et les informer sur l’engagement de l’Etat à les indemniser. Je pense que c’est par la communication que nous fermeront la porte aux spéculateurs et aux personnes cupides », a affirmé le 1er responsable de l’exécutif de wilaya. Selon les interventions des P/APC, les citoyens contestent les prix d’indemnisation fixés par les Domaines. « Je pense que c’est l’administration qui ne fait pas son travail. Il faut revoir à la hausse le prix des indemnisations pour mettre fin aux oppositions. Est-ce que vous trouvez logique de dédommager un olivier qui date d’un demi-siècle par la somme de 40 000 DA ? », a indiqué le P/APC d’Aït Rzine. Ce dernier, a soulevé par ailleurs, le problème du manque de confiance des citoyens quant aux promesses de l’administration. « Les citoyens ont peur de faire confiance à l’administration, vu les expériences précédentes. Par exemple, il y a des propriétaires terriens expropriés dans le cadre du passage de la conduite du réseau Tichy-Haf, qui n’ont pas reçu, à ce jour, leur indemnisations », dira-t-il. Par ailleurs, le DTP de Béjaia, en l’occurrence Rachid Ourabah, a soulevé le problème de l’approvisionnement en agrégats, suite à la fermeture des carrières de la région par des citoyens. « Nous avons besoin d’agrégats pour réaliser ce projet. Or, il y a des citoyens qui s’opposent à l’exploitation des carrières, comme c’est le cas à Toudja,  Bouhamza, Melbou et Kherrata », a-t-on regretté. Pour lever toutes les contraintes rencontrées sur le terrain, le chef de l’exécutif de wilaya a appelé les services de la DTP, des Domaines, de la DRAG et autres parties concernées par la réalisation du projet à « établir un planning de sorties sur le terrain et de rencontres avec la population, pour prendre en charge leurs préoccupations ».

Boualem Slimani

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