Situé à 3 kms seulement du chef-lieu communal d’Ath Mansour, Ath Bouali, compte quelques 3 000 habitants, et dispose de lieux hautement historiques. Il demeure l’un des rares villages qui restent encore attachés aux valeurs morales et à l’organisation sociale ancestrale.
Comme il est connu de tous, dans ce grand village, il existe un ancien fort, datant de plusieurs siècles, qui trône au milieu d’une colline. Ce joyau historique, d’une architecture de l’époque médiévale, est abandonné à son triste sort, sans aucune considération, ni valorisation. Ce fort, appelé communément El Bordj ou Omar, tient encore debout, malgré sa dégradation et la destruction de l’enceinte, notamment sur le côté ouest, où une habitation, comble de l’incurie, a été érigée. Beaucoup a été dit sur ce fort, mais peu de choses ont été vérifiées. Certains disent qu’il a été construit « pendant la régence turque, vers le 15e siècle», puis il fut récupéré par l’armée coloniale française, qui en fit un fort, dominant tout l’arrière-pays de la Soummam, ainsi que les chaînes montagneuses des Bibans. Même si le portail principal de ce casernement demeure presque intact, il n’est malheureusement pas le cas pour le reste de cet édifice qui tombe en ruine. Des promesses ont été données par les autorités de wilaya, mais elles sont restées des vœux pieux. «Rien n’a été fait, jusqu’à présent, pour restaurer ce monument qui fait la fierté de notre région », déplore un habitant d’Ath Bouali. Lui emboîtant le pas, un autre dira : «Si la wilaya avait réhabilité ce fort en le transformant en musée, notre village serait visité par des milliers de touristes, ce qui aurait redonné de l’importance à Ath Bouali. Malheureusement, ce n’est pas le cas, le site se dégrade de plus en plus ». Ce n’est pas uniquement ce monument hors pair qui périclite en risquant d’emporter dans sa chute des pans entiers de l’histoire de la région, il existe aussi un lieu « historique » au piémont de cette butte où se trouve le fort. Il s’agit d’un cimetière chrétien, probablement des sépultures de soldats et de leurs familles qui vivaient dans ce fort, une vingtaine, datant du 19e siècle, toutes vandalisées, comme si les morts n’avaient pas droit au repos éternel.
Y. S.