“On ne peut mettre 57 000 bus à la casse”

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L’anarchie qui règne au sein du secteur du transport public, ainsi que la circulation remarquée sur nos routes ont constitué hier les deux thèmes phares sur lesquels a été interpellé le ministre des transports, Mohamed Maghlaoui, invité sur le plateau du Forum de l’ENTV. Répondant aux journalistes qui ne cessaient de revenir à la charge sur ce problème épineux qui commence vraiment à prendre de l’ampleur, le premier responsable du secteur a signifié qu’une réflexion interministérielle est en phase de réalisation. Elle a trait à la mise en place d’un dispositif susceptible de désengorger la capitale de sa surpopulation. Il a toutefois, indiqué que cette opération s’étalera sur plusieurs années vu sa complexité.  » Nous ne pourrons régler le problème dans l’immédiat  » dira-t-il avant de souligner que le parc relevant du transport privé, comporte pas moins de 57 677 bus, dont la majorité est vétuste. A défaut d’alternative, le ministre des Transports s’est dit contraint de continuer à travailler, du moins pour l’instant avec les moyens du bord. Car, argua-il,  » je ne pourrais pas mettre à la casse 75 677 bus comme nous n’avons pas les moyens de les renouveler « . Pour mettre fin à la pagaille causée par les transporteurs privés qui font leur loi, ou du moins l’amoindrir, Maghlaoui a indiqué que son département a soumis ses derniers à un contrôle technique de véhicule. « notre objectif est d’arriver à éliminer les transports qui nous semblent hors d’usage et ouvrir le champ à de nouveaux investisseurs pour le renouvellement de la flotte « , souligne le ministre avant d’indiquer qu’une étude sur la circulation et le transport urbain au niveau de la wilaya d’Alger, en phase de réalisation, fait état d’un problème sérieux en matière de stationnement. Ainsi, il a avancé un manque de 40 000 places de parking au niveau d’Alger seulement, sans omettre les 50 points noirs engendrant des interminables embouteillages tout au long de la journée.  » Le règlement du problème de la circulation n’est pas pour demain, il nécessite un travail de longue haleine et la contribution de plusieurs ministères et institutions de l’Etat  » insiste encore une fois le ministre, ajoutant dans la foulée que le problème lié à la gestion des parkings qui se fait illicitement, relève du ressort des collectivités locales. A entendre parler l’invité de l’ENTV, le problème du transport sera amélioré avec l’inauguration du métro d’Alger, du tramway ainsi que des téléphérique en 2008.  » Nous procédons graduellement à la régulation du réseau des transports d’Alger  » souligne le ministre avant de passer au chapitre du transport aérien tout aussi important. Après avoir passé en revue les grands projets inscrits, à réaliser d’ici 2009, l’hôte de l’ENTV a révèlé que les travaux de l’aérogare vont bon train et seront achevés dans les délais fixés, voire à la fin 2006. D’une capacité de 6 millions de passagers, cette aérogare sera opérationnelle un mois après l’achèvement des travaux, précise Maghlaoui. Pour ce qui est de Air Algérie, l’orateur a indiqué que son département, œuvre pour l’acquisition d’une part importante du marché international. Après l’ouverture des lignes vers les cieux canadiens, Air Algérie ambitionne de faire voler ses avions vers les cieux chinois. S’agissant du secteur ferroviaire, le ministre a fortement rejeté l’idée de la privatisation de la SNTF. La question est déjà tranchée par le Gouvernement, dira le ministre avec fermeté. Le ministre est revenu, laconiquement, sur le renouvellement de la flotte de la CNAN en soulignant qu’un énorme travail a été fourni dans le cadre de la mise à niveau de cette entreprise, annoncée comme déficitaire. Par ailleurs, le ministre des Transports a éludé la question d’un journaliste concernant le retour ou non de l’Algérie au week-end universel. S’agit-il là, seulement, d’une omission ou d’une esquive à une question capitale relevant de l’actualité nationale ?

Wassila Ould Hamouda

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