Le secteur du transport public de voyageurs dans les différents centres urbains de la vallée de la Soummam se trouve en proie à l’anarchie et à la loi du plus fort ! En tout cas, c’est le constat, sans concession, que l’on a fait, étant donné que beaucoup de choses devraient être revues, pour le bien et des transporteurs et des usagers. Dans ce secteur sensible qui engrange des fortunes aux transporteurs, les conflits entre ces derniers sont légion et quotidiens. L’enjeu c’est toujours lui : Le voyageur. Les transporteurs « s’arrachent » les voyageurs dans les stations de bus et les arrêts. Ce qui induit que des rixes éclatent le plus souvent entre eux. Le voyageur, comme pris en otage, assiste impuissant et médusé à des scènes regrettables entre notamment des receveurs qui font dés fois du racolage, pour ne pas dire un véritable harcèlement envers les usagers. Il existe des cas où des fourgons se stationnent dans des arrêts, comme à Guendouza (Akbou) ou à Allaghane, pour ne citer que ces deux endroits, où les receveurs accostent les usagers leur demandant, avec insistance, de monter dans leurs fourgons. Les voyageurs, pris en tenaille, ne savent plus dans quel fourgon embarquer, au risque de fâcher ou de s’attirer les foudres des transporteurs concurrents! « Il m’arrive d’éviter carrément de prendre un fourgon, lorsqu’ils sont garés en grand nombre! Je suis perçu comme un ennemi par le reste des transporteurs si j’opte pour l’un d’eux ! » nous dit un usager de la ligne Akbou-Tazmalt. A propos de cette dernière ligne qui fait jaser encore d’elle les voyageurs, elle est perçue comme un purgatoire par ces derniers, lesquels pestent contre la lenteur de la circulation automobile, à cause des bouchons. En effet, le trajet Akbou-Tazmalt, et vice versa, lequel devait s’effectuer en une demie heure, prend allègrement une heure et parfois plus, au grand dam des usagers. Durant ce trajet, des dizaines d’arrêts facultatifs sont observés par les transporteurs, ce qui allonge le temps de la desserte. Autre aberration constatée dans ce secteur est la non distribution des tickets aux usagers, alors que ce « bout » de papier représente la garantie et l’assurance pour le voyageur en cas d’accident. Le bourrage des fourgons, où les usagers sont amassés comme des sardines en dépassant largement les 18 places réglementaires, la vétusté des fourgons qui causent de violentes secousses qui font entasser les vertèbres,… etc., ce sont autant d’anomalies qui « régissent » ce secteur malade !
Syphax Y.
