Association culturelle “Adrar Ath Quodia” d’Aghribs, l’exemple

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Les associations, de différents caractères, évoluent dans un terrain semé d’embûches. Si l’argent constitue le nerf de la guerre pour ces associations, il en est de même pour la ressource humaine qui, si elle fait défaut, signe leur arrêt de mort.  La vie d’une association, quelle que soient ses objectifs statutaires et son étendue géographique, est tributaire de l’action de sa direction et de ses adhérents. Les chiffres qui traduisent les activités des associations ne reflètent jamais celles d’entre elles qui agissent réellement sur le terrain. En ce sens, la quasi-totalité meurt ou hiberne au lendemain de leur création.  Il est vrai que les procédures et démarches, imposées par la loi organique sur les associations, dissuadent les personnes armées de volonté à créer une association et à la faire évoluer au profit de la communauté ; il n’en demeure pas moins que l’allègement opéré à la faveur de la loi n° 12-06 du 12 janvier 2012, relative aux associations, ne booste pas l’envie d’y activer, sachant que l’adhésion et les efforts fournis risquent de n’aboutir à rien.  Nombre d’associations achoppent ainsi, en premier chef, sur les ressources financières. Ne vivant que des subventions et de la maigre cotisation des adhérents, quand ils veulent bien s’en acquitter, et les quêtes étant durement réglementées, plusieurs associations, faute de moyens, sombrent dans la léthargie ou l’hibernation prolongée. Cette absence s’inscrit dans la durée jusqu’à ce que l’on n’entende plus parler d’elles. Rares sont donc les associations, créées dans l’engouement et la ferveur, à l’occasion de la révision de la constitution de 1989, qui promulgua pour la première fois la loi sur les associations, qui activent de nos jours. L’exemple le plus édifiant est sans conteste celui de l’Association d’Adrar Ath Qudiâ, du village Adrar, dans la commune d’Aghribs. Créée en 1992, cette organisation continue de faire parler d’elle à travers l’étendue de ses actions mais surtout par la qualité de ses activités.  Et ce n’est certainement pas son président, Boussad Aggoun qui démentira la fulgurante ascension de son association, à l’échelle régionale, mais également à l’échelle nationale, quoiqu’elle soit à caractère culturel et d’une dimension spécifiquement locale.  Pour Boussad Agoun, « l’association qui attend l’argent des subventions n’activera jamais ». Une sentence bien réelle d’un membre actif d’une association active qui n’est pas si bien loti en matière de financement étatique, tout autant que les autres. « L’APC d’Aghribs, qui nous a promis des subventions annuelles depuis quatre ans, ne nous a rien donné. Cela fait quatre ans que nous fournissons des dossiers complets pour pouvoir bénéficier d’une subvention annuelle, nous ne recevons jamais rien », témoigne M. Aggoun, à titre indicatif, s’agissant des embûches financières qu’une association comme la sienne rencontre sur le terrain.  Et faute de pouvoir bénéficier de subventions, à la hauteur des actions que cette association mène sur le terrain, depuis sa création en 1992, ses membres ont eu l’ingénieuse idée de ne compter que sur soi et le potentiel humain pour renflouer sa trésorerie : « les associations doivent savoir que l’investissement dans le capital humain est la meilleure manière de générer des financements pour leurs activités et leurs programmes », conseil Boussad Aggoun. Celui-ci cite, à titre indicatif, la collecte de trois milliards de centimes au profit de la malade Ouakouak Hayat. « Une opération qui n’a pris que 15 jours grâce à l’implication massive des adhérents et non adhérents », souligne-t-il.   Le président de l’association d’Ath Quodia regrette, néanmoins, « le peu d’intérêts qu’accordent les collectivités locales aux associations, y compris pour celles qui prouvent leurs compétences et leur sérieux sur le terrain. » Il met ainsi en avant les retards dans le versement des subventions par certaines institutions d’Etat, ce qui entrave sérieusement l’exécution du plan d’action tracé et pour lequel la subvention est normalement allouée : « La subvention de l’APW au titre de l’année 2013 n’a été versée qu’en mars 2014. Comment voulez vous qu’une association qui n’active qu’avec l’argent des subventions puisse être présente sur le terrain ? », s’est encore interrogé M. Aggoun. Celui-ci cite aussi l’exemple d’un colloque international que son association a organisé récemment, sur les avantages et les inconvénients des nouvelles technologies, pour lequel ils n’ont eu que 50.000 dinars de subvention !  

« Sachant que la collecte d’argent est régie par une réglementation stricte et contraignante, il a bien fallu user du système D pour pouvoir nous en sortir tout en faisant de notre mieux. » 

             

M.A.T 

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