Réda Hamiani, président du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE), était, hier, l’invité du traditionnel forum de rencontres qu’organise hebdomadairement le quotidien Liberté.
Le climat des affaires en Algérie, l’adhésion à l’OMC en dépit des réticences de l’UGTA, les promesses de la nouvelle équipe gouvernementale en matière de facilitations à l’investissement et surtout l’invitation reçue par le « patron des patrons » aux prochaines consultations devant déboucher sur la nouvelle constitution, ont été les principales questions abordées par le président du FCE devant un parterre de journalistes. De son intervention préliminaire, force est de constater que l’une des plus cruciales questions qui semblent être vivement attendues par les patrons algériens est celle se rapportant aux mesures du programme du gouvernement pour prendre en charge les préoccupations des entreprises algériennes. Ces mesures, a-t-il poursuivi, visent à accélérer la mise en oeuvre de l’engagement du gouvernement à lever toutes les contraintes qui entravent l’investissement, notamment en matière de législation et d’accès au foncier. Parce que pour le président du FCE, » il ne s’agit pas seulement d’une volonté du gouvernement, mais d’une nécessité extrême de sortir définitivement de l’emprise du pétrole et du gaz ». En revanche, a indiqué Hamiani, ces deux richesses, qui constituent 98 % des exportations et 40% PIB, devraient être gardées comme arme pour pouvoir reconvertir notre économie. Concernant la règle 51/49, sur l’investissement étranger en Algérie, Hamiani a considéré que cette mesure sera maintenue, mais pourrait ne pas être généralisée à tous types d’investissement. Et de sérier un certain nombre d’investissements qui pourraient être exemptes de cette règle, à l’image de celles qui pourraient créer plus de 100 emplois permanents et celles qui garantissent le transfert de savoir-faire. Pour celles-ci, il se pourrait que l’Etat accorde des facilitations ou des avantages dès qu’elles contribueront à régler la question du chômage ou de permettre aux travailleurs de s’imprégner des techniques de production. Il faudra attendre donc de la nouvelle équipe gouvernementale une éventuelle modification « pragmatique »de cette règle qui a tout de même permis, selon le conférencier, de maîtriser sensiblement la sortie de capitaux en devises. La récurrente question de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC a été évoquée, hier, à l’occasion de la présence du « patron des patrons », Réda Hamiani. Pour lui, « il est fondamental que l’Algérie adhère à l’Organisation mondiale du Commerce ». M. Hamiani est allé même plus loin en indiquant que « notre pays est, avec deux ou trois petites républiques, le dernier pays à adhérer à cette organisation internationale ». Mais un bémol s’impose pour le conférencier qui a ajouté que « pour ce qui nous concerne, et au regard de notre politique sociale, il est possible de négocier avec les responsables de l’OMC de la possibilité de jouer des clauses de sauvegarde pour permettre une production. « C’est une sorte de deal et c’est une pratique qui se fait auprès de l’OMC », a expliqué Hamiani qui a ajouté que le modèle économique souhaité est de type social. Concernant l’invitation reçue, avant-hier, pour participer aux consultations avec le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, pour enrichir le contenu de la mouture de la Constitution, le président du FCE a indiqué : « Effectivement, on a reçu, avant-hier, une invitation pour donner notre avis sur la politique économique et les voies et moyens de relancer l’industrialisation et bien entendu sur un certain nombre de sujets en rapport avec l’imminence de passer d’une économie de rente à celle de la production et de l’exportation. En tout cas, pour le président du FCE, « cela ne relève pas de l’impossible » à condition, a-t-il fait remarquer, que tous le discours et les réunions faites dans le cadre de la tripartie passent de la parole aux actes.
Ferhat Zafane