Spéculation sur le lait en sachet

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Le lait en sachet ne cesse de manquer de manière récurrente, ces derniers temps, au niveau des points de vente, notamment les épiceries du chef-lieu communal de Barbacha, et les consommateurs trouvent beaucoup de peine à s’en procurer, surtout le week-end. En effet, il a été constaté qu’au niveau des points de vente, les sachets de lait sont écoulés en un temps record, et le plus chanceux des clients est celui qui se trouve au moment même de la distribution de ce produit de large consommation. Cela n’est pas sans changer le comportement de certains consommateurs poussés à la spéculation par crainte de priver leurs enfants de cet aliment vital. « Je n’ai pas le choix ! Je suis un fonctionnaire et je ne dois que faire mon stock à chaque fois que j’en trouve les moyens, car trouver du lait en sachet ici dans ce patelin n’est pas toujours évident », avouera un consommateur. Toutefois, nul n’a échappé à ce contretemps, puisque des commerçants aussi, et sans déroger à la règle, vendent ce produit, sans gène, à « la tête du client ».

Pénurie ou simple effet de mauvaise distribution ?

Il se trouve que les deux causes sont plausibles du moment que trouver un sachet de lait dans les épiceries relève de l’impossible. Et le commerçant détaillant, sans y réfléchir, renvoie la balle dans le camp des distributeurs de ce produit. Ces derniers, qui se comptent sur les doigts d’une seule main, n’arrivent guère à assurer une disponibilité du produit. Leur nombre, certainement faible, n’est pas seul à l’origine de ce manque, puisque leurs moyens de distribution, souvent défectueux (fréquentes pannes mécaniques des camions frigorifiques), et surtout des manquements parfois aux règles du métier, sont les véritables raisons d’une pénurie conséquente et d’une distribution médiocre. « Nous sommes mal servis et certains distributeurs préfèrent écouler leur marchandise en cours de route pour le vendre à des épiciers de quelques villages voisins à des prix exagérés», dira un commerçant du chef-lieu. Des dires qui ont été confirmés par deux autres épiciers de ce centre urbain. Sur la base des prix évoqués par nos interlocuteurs, certains distributeurs, pour ne pas dire un seul, imposent le prix de 25 DA le sachet à leur nouveaux clients détaillants, lesquels le revendent tantôt à 27,50 DA tantôt même à 30 DA le sachet pour les paisibles villageois préférant payer fort que de faire des chaines quelquefois inutiles. Pour cette histoire de prix, certains commerçants d’alimentation générale avouent qu’un sachet de lait fixé par l’Etat à 23.35 DA, est revu à la hausse par le diktat des distributeurs pour le céder à 24.35 DA. « C’est à prendre ou à laisser », diront ces épiciers qui songent, d’ores et déjà à créer leur propre association ; une manière de trouver un cadre légal et collectif pour mieux organiser le commerce, un créneau florissant dans cette région.

Mais, en dehors des distributeurs qui font la loi et du cadre illégal du commerçant, qui défendra le maillon faible de cette chaîne, le consommateur, le grand perdant de toute l’histoire de la distribution de lait qui se fait ces jours-ci rare, en attendant le pire durant le mois de Ramadhan.

Si les responsabilités sont à tous les niveaux, les pouvoirs publics doivent intervenir pour protéger les consommateurs et faire respecter les règles du marché surtout quand il s’agit d’un produit comme le lait qui perd de sa blancheur, notamment à Barbacha.

Nadir Touati

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