Les fellahs exigent des indemnisations pour leurs terres

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Réunis mercredi dernier par l’UNPA (union nationale des paysans algériens) à la salle de l’UGTA du Boulevard Bouaouina, à Bejaia, les fellahs de la wilaya de Béjaia ont soulevé leurs problèmes, liés à l’indemnisation de leurs terres : «Ils érigent des constructions sur nos terres et ils ne nous en avisent même pas, ne serait-ce que par respect ou par éducation». Un autre intervenant d’enchaîner : «les fellahs de la wilaya sont terrassés sur tous les plans et quand ils réclament réparation pour une injustice, on leur demande de saisir la justice alors que tout le monde sait que le fellah n’a même pas les moyens de s’offrir les services d’un avocat ». Cette réunion, organisée à l’initiative de l’UNPA, a pour objet, souligne M. Issekounène Mohand Arezki, secrétaire général de l’UNPA, de débattre les problèmes du foncier des EAC (exploitations agricoles collectives). Car beaucoup ont été expropriées de leurs terres, pour qu’on puisse réaliser des constructions d’intérêt public, pour le transfert de l’eau du barrage de Tichy Haf ou pour le tracé de la pénétrante autoroutière, et n’ont pas été indemnisées à ce jour. En réponse à ce problème, tout en précisant que les expropriations antérieures à 2008 ont été régularisées dans leur grande majorité le représentant de la DSA (direction des services agricoles) évoque la complexité de la procédure des expropriations et des indemnisations. Certains intervenants ont également demandé des explications sur le pourquoi de la non-application de la loi 10/03, celle-ci aurait permis aux fellahs qui le souhaitent de vendre leurs terres ou de les hypothéquer pour avoir des crédits à la banque, ou éventuellement de prendre un associé. Ce à quoi, le représentant de la DSA a répondu, sans trop convaincre l’assistance, qu’effectivement cette loi existe, mais l’administration doit encore attendre l’arrivée des textes législatifs reliés à son application.

B. Mouhoub

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