Les contrôleurs accentuent la répression

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Dix-huit poursuites judiciaires ont été instruites à l’encontre des transporteurs de marchandises, à Tizi-Ouzou, durant le mois écoulé.

Elles font suite à 75 interventions, lors de barrages de contrôle, durant lesquelles ont été saisis des chargements d’eau minérale, de boissons gazeuses et autres produits réfrigérés. Le service de la répression des fraudes et la protection du consommateur de la direction du commerce de Tizi-Ouzou a décidé de « ne pas lésiner sur les moyens et d’intervenir sans état d’âme contre le non respect des normes d’hygiène, de transport, d’entreposage et de stockage des produits altérables durant la saison estivale », a indiqué hier, M. Lateb, chef dudit service. Le responsable a souligné que « les missions de contrôle au niveau des barrages fixes et mobiles de la gendarmerie nationale, avec laquelle la direction du commerce collabore, vont s’accentuer dès le mois prochain ». L’entame de la saison des fortes chaleurs et l’approche du mois de Ramadhan qui coïncidera avec le mois de juillet ont donc incité les contrôleurs à renforcer leurs dispositifs.  « Les produits essentiellement visés sont ceux devant être obligatoirement transportés dans les cellules froides, les chargements des bouteilles d’eau minérale et des boissons gazeuses », a souligné M. Lateb. « Tous les véhicules transportant des produits frais seront soumis au contrôle de température ambiante et de cœur, c’est-à-dire au fond même du produit pour relever sa température exacte via des thermomètres analogiques », a expliqué notre interlocuteur. Celui-ci a précisé que « s’agissant les chargements d’eau minérale et de boissons gazeuses, le contrôle s’effectue à l’œil, étant donné que les transporteurs sont tenus de protéger leurs chargements contre les rayons de soleil ».  En dépit de la promulgation d’un arrêté du wali de Tizi-Ouzou, interdisant l’exposition des marchandises sur les trottoirs, des commerçants continuent de faire fi de cette décision administrative, notamment dans les zones rurales. Autre fait soulevé « celui concernant le contournement de cette décision par des commerçants qui, tout en se mettant en conformité avec cet arrêté exposent, néanmoins, leur marchandises sur les parvis de leurs échoppes sans les protéger des rayons de soleil », a tenu à relever le chef des contrôleurs de la DC.

L’arrêté et ses limites

Si l’interdiction imposée aux commerçants de toutes les agglomérations de la wilaya de ne plus exposer leurs marchandises sur les trottoirs a permis de libérer ces derniers et rendre la circulation des personnes moins contraignante, il n’en demeure pas moins que dans le cadre de la protection des produits altérables par le soleil, la mesure commence à montrer ses limites. La raison en est que les commerçants même s’ils ont enlevé leurs marchandises des trottoirs, continuent de les exposer à l’air libre et à la chaleur à l’intérieur de leurs magasins. C’est ce que dénoncent les consommateurs. Un fonctionnaire des services vétérinaires de la direction de l’agriculture nous a d’ailleurs fait savoir que dans le cadre des missions de contrôles qu’opèrent les vétérinaires, conjointement avec la direction du commerce, plusieurs cas d’exposition au soleil des produits altérables, tels les eaux minérales, les boissons gazeuses, sodas et jus, sont constatés. « Les commerçants, même s’ils ne mettent plus les produits sur les trottoirs, ils continuent, en revanche à le faire sur les parvis ou dans les devantures de leurs magasins. Ce qui ne les protège absolument pas des rayons du soleil », explique Madjid, fonctionnaire de la direction de l’agriculture.

Celui-ci a relevé également plusieurs cas d’exposition de vitrines frigorifiques, contenant divers produits laitiers, en plein soleil, sans que les services de contrôles, qu’ils soient de la direction du commerce ou mixtes, ne soient en mesure d’intervenir : «les contrôleurs n’interviennent que lorsqu’ils constatent que le produit exposé à la vente est réellement avarié ou altéré mais ils ne peuvent imposer au commerçant l’endroit où il doit poser sa vitrine frigorifique », note-t-il encore.  En 2013, la direction du commerce a recensé 5 908 interventions dans le cadre de ses missions visant la réduction des risques alimentaires. 1 224 infractions ont été relevées et 1 139 procès verbaux ont été dressés. Suite à quoi 107 propositions de fermetures avaient été adressées au wali. La DC a ainsi procédé à la saisie de près de 11 tonnes de produits avariés et impropres à la consommation. Par ailleurs, durant la même année, les mêmes services ont relevé 119 infractions contre lesquelles 116 propositions de fermetures avaient été adressées au wali. Ces infractions ont été constatées pour non information du consommateur en matière de qualité des produits. Le défaut d’hygiène a également constitué la plus forte prévalence des infractions relevées durant la même année, atteignant 58% sur l’ensemble des transgressions constatées, contre 47,5% en 2012 et 44% en 2011.

M.A.T

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