Chérif Kheddam triomphe au Zénith

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De Paris : Lyes Baloul

Décidément, les grands ne meurent jamais. L’hommage qui a été rendu à l’une des légendes de la chanson algerienne, Chérif Kheddam, a véritablement et merveilleusement tenu toutes ses promesses. En effet, la salle du Zenith de Paris s’est avérée, avant-hier, extrêmement exigüe pour contenir les flux et reflux de fans, qui, en dépit d’un froid glacial, ont finalement été à la hauteur. Un public merveilleux, connaisseur et surtout reconnaissant vis-à-vis de tout ce qui a été réalisé pendant 50 ans par l’enfant de Aïn El Hammam, à savoir Da chérif. Déjà à l’entrée de la salle, un CD et livret retraçant la vie et l’oeuvre de l’artiste ont été offerts au public. A 16h10, Nassima, animatrice à Beur FM fait apparition sur scène. En présentant le programme du gala, elle s’attarda à la présentation de l’orchestre, composé de 48 musiciens et dirigé par l’Argentin Enzo Geco. Quelques minutes après, une troupe de danse “Kahina” donne le coup d’envoi de cet hommage, suivie par « mathachfidh ayamdakoul » de Nouara composée par Chérif Kheddam, chantée par Djura. Voulant glorifier et participer à ce geste de reconnaissance envers ce grand artiste, de nombreuses vedettes de la chanson kabyle ont répondu joyeusement à l’appel. Du coup, Takfarinas, Karima, Ferhat, idir et d’autres n’ont pas failli à leur devoir. Louiza de Takfarinas, et le nouvel album de karima ont fait vibrer la salle. Un Ferhat très ému, tenant pour la première fois à chanter l’amour, à travers « thadjidh aruh ». On signale également l’assistance de l’un des piliers de la chanson algérienne, il s’agit bien évidemment de Seloua dont la présence n’a pas laissé le public indifférent. D’ailleurs, elle a tenu à déclarer : « Prendre part à cet hommage de la légende de la chanson algérienne est un énorme plaisir ». Après le chant, le public a été invité cordialement à une pause-café, chose qui a permis au public de « pêcher » une petite discussion et des photos avec les chanteurs en question. De retour, l’exposition d’un buste de « Da Chérif » a eu droit à un tonnère d’applaudissements.

Chérif Khaddam acueilli avec des fleursAprès le passage de cette pléïade d’artistes, le moment tant attendu vint. Nassima, l’animatrice, annonce l’apparition de Da Chérif. La salle de Zénith éclate.Comme un seul homme, le public scande le nom de Kheddam. Des youyous n’ont pas cessé de fuser à partir de la salle faisant preuve d’une ovation indescriptible et incroyable. Des fleurs ont été offertes au maître. Il y avait aussi des emotions au point que pas mal de personnes ont versé de chaudes larmes. Des larmes émanant d’un exilé, d’un coeur brisé. Des larmes signifiant toute la solidarité avec Da Chérif souffrant ces derniers mois. Un artiste qui se donne à egayer le public avec ses prestigieuses chansons. En presence d’un Allaoua des grands jours, Kheddam félicite l’orchestre qui, faut-il le dire, était à la hauteur de l’évènement.

Ruh a zman tue la salle “Ruh azman” est la nouvelle chanson de « Da Chérif ». En la chantant, un silence incroyable gagne la salle. Epatée et émerveillée par la poésie et la musique, l’assistance s’engouffre dans une grande méditation, tout en applaudissant chaque refrain de la chanson. Pour rappel, cette chanson fait partie de l’album qui sera disponible dans quelques mois. Afin de mieux conclure ce concert, Chérif Kheddam se lance dans « A Ldzayer n’chalh atsehludh » dédiée à notre pays. Avant de baisser le rideau de ce gala, un burnous blanc a été offert à Da Cherif par une vieille femme. Un Kheddam, qui ne déroge jamais à la régle.Un homme grand par le travail et le comportement. Un kheddam, artiste, magicien. Un grand homme qui a remercié tous ceux ayant contribué de près ou de loin à la réussite de cet hommage, à leur tête son producteur. Un hommage formidablement organisé, en faveur d’une grande figure de la chanson algérienne. Bravo le maitre!.

L. B.

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