Cette décision d’instauration du nouveau week-end semi-universel sera probablement bénéfique à notre économie du fait que nos entreprises perdaient beaucoup en n’étant pas au diapason avec leurs partenaires étrangers dont les journées de repos sont les samedi et dimanche, c’est-à-dire le week end universel. Ce réajustement portera à quatre le nombre de journées de travail par semaine de nos sociétés avec l’étranger au lieu de trois auparavant. Voulant avoir l’avis des responsables de ces dernières, nous en avons contacté quelques-uns. Pour M. Mansouri, directeur commercial de COGB-La Belle, sa société ne fera que s’adapter et se rapprocher davantage du monde économique mondial. Selon lui, l’ancien système de repos faisait perdre énormément d’argent à l’économie nationale et il était temps de prendre ce genre de décision. Il ajoutera qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. C’est vrai que ces gestionnaires ne peuvent pas donner un avis concret sur ce changement du moment qu’ils ne peuvent comptabiliser le gain généré par cette nouvelle organisation de travail, toutefois, de prime abord, ils sont unanimes à dire que ce nouveau week-end permettra d’éviter des pertes de temps, donc d’argent, notamment dans les relations commerciales et financières avec les sociétés et banques étrangères. D’ailleurs, un cadre de Cevital, l’un des fleurons de l’industrie algérienne, nous dira que, dans un premier temps, il n’y a pas d’impact direct surtout pour leur entreprise laquelle travaille en H 24 dans la production et en 7 jours sur 7 dans la commercialisation, bien entendu, ceci en assurant une permanence dans le domaine commercial le week-end. Il ajoutera que concernant le domaine économique, le pays gagnera assurément beaucoup en instaurant ce nouveau système de repos qui fera rapprocher les entreprises algériennes de leurs partenaires étrangers. Même si on ne peut pas parler de retombées positives concrètes dans l’immédiat, il est plus qu’évident que l’économie algérienne aura tout à gagner en se mettant au diapason du monde économique.
D’aucuns, après l’institution du week-end semi-universel qui entrera en vigueur demain, estiment que la décision a été prise sans avoir au préalable ouvert un débat pour au moins savoir ce que pensent les opérateurs économiques et la rue.
Une poire coupée en deux pour maintenir, en un mot, un certain équilibre de surcroît idéologique. D’un côté, les pouvoirs publics en voulant se mettre au diapason de ce qui se fait ailleurs, cherchent surtout à éviter le courroux des islamo-conservateurs qui ne sont pas prêts à mettre au musée un vendredi, pense-t-on, “sacré’’. De l’autre, il fallait satisfaire aux exigences des opérateurs économiques qui ne cachent pas leur indignation face à une perte sèche évaluée à des centaines de millions de dollars par année. Pour eux, cette nouvelle disposition est on ne peut plus salutaire, mais ils se gardent cependant, du moins pour le moment, de prédire l’impact qu’aura ce nouveau week-end sur la rentabilité de leurs entreprises. La rue, quant à elle, reste dubitative par rapport à cette nouvelle disposition. Plusieurs citoyens, interrogés à ce sujet, estiment que le nouveau week-end semi-universel induira incontestablement un changement s’agissant de leur train de vie. Ils expliquent dans ce sillage que leur vie est, somme toute, conditionnée par certains réflexes qu’il ne serait pas facile d’abandonner. « Vous savez, moi, j’ai tout un programme hebdomadaire. Avec ce nouveau week-end, suis-je vraiment obligée de le revoir », s’inquiète Hayat, fonctionnaire.
Elle explique : « Pour moi, le marché, par exemple, c’est tous les jeudi après-midi. Maintenant que ma journée de repos sera vendredi et samedi, et non jeudi après-midi et vendredi, quand est-ce que je pourrai faire mon marché ? Supposons que le jour du marché hebdomadaire sera maintenu le jeudi, quand pourrai-je faire mes emplettes ? »
Les étudiants et les lycéens, de leur côté, s’interrogent sur les retombées de ce nouveau week-end sur leur scolarité. Ils craignent notamment le non-achèvement du programme. « Etant donné qu’on aura deux jours de repos par semaine, n’y aura-t-il pas risque de faire dans la précipitation ? », s’interroge Amine, lycéen. Pour lui, ce nouveau week-end n’arrange en rien les scolarisés, qui seront privés de la demi-journée de repos du lundi et seront soumis à un volume horaire des plus contraignants durant la semaine.
A. G. / D. S.