La CAP s’en mêle

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«C’est avec un grand étonnement que nous avons suivi, dans la presse, les derniers rebondissements de ce qui ressemble à une affaire pôle pétrochimique de Béjaïa », écrit Djamel Azzoug, président de la confédération algérienne du patronat (CAP) de Béjaïa, dans un communiqué diffusé hier. Le président local de la CAP estime qu’au vu de la dernière session de l’APN, qui s’est clôturée jeudi dernier, « ledit projet ne figure pas au programme du gouvernement, alors que tout le monde le considérait comme acquis depuis maintenant une année environ. » Cela d’autant, estime-t-il, que « le choix de terrain a été effectué en août dernier et une étude de l’Oxford Business School a démontré l’opportunité d’un tel investissement, non seulement pour le rayonnage de Béjaïa et de sa région, mais aussi pour la stratégie nationale de valorisation des matières premières. » Selon lui, tout le monde a œuvré depuis 2012 pour que ce projet se concrétise, en commençant par les élus nationaux qui ont fait un travail remarquable auprès du ministère de l’Energie. De même, poursuit-il, « l’idée du projet a été acceptée avec celle du nouveau port pétrolier ». Le président de la CAP, bureau de Béjaïa, affirme que le projet a ensuite été entériné en 2013 et annoncé lors de la visite du Premier ministre à Béjaïa le 27 avril 2013. Depuis, estime-t-il, « l’on n’a cessé de souffler le chaud et le froid sur ce projet : délocalisation, manque de terrain d’assiette… 

Une chose a été constante durant ces péripéties, c’est l’unanimité qui s’est cristallisée autour de ce projet : élus locaux et nationaux toutes tendances confondues, représentants des différents services administratifs et à leur tête le wali de Béjaïa, des entreprises publiques et privées et à leur tête Sonatrach, qui est la première concernée. » Au vu des derniers rebondissements de ce que l’on peut, désormais, appeler « l’affaire du complexe pétrochimique d’El-Kseur », Djamel Azzoug dit ne pas comprendre « cette cacophonie entre représentants locaux et nationaux de l’état », en précisant que le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, lui aurait confié que le projet suit son cours, et que la procédure de distraction du terrain choisi est engagée auprès du comité interministériel compétent, alors que le Premier ministre déclare lors de son discours de clôture de la session de l’APN, que le projet sera délocalisé si un terrain d’assiette n’est pas proposé rapidement par la wilaya. « C’est à n’y rien comprendre ! L’Etat est-il à ce point cloisonné qu’une procédure de distraction aussi importante concernant un projet d’importance stratégique majeure se fasse à l’insu du Premier ministre ? Ou bien alors, le wali ne sait pas vraiment ce que son administration fait et aurait été induit en erreur ? Ou encore, le dossier s’est peut-être égaré en cours de route ? » s’interroge-t-il, en invitant les plus hautes autorités de l’Etat à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire, et que Béjaïa ait enfin ce qu’elle mérite après tous les efforts consentis par les uns et les autres. 

Dalil S.

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