De nos jours, les forêts sont quotidiennement agressées de partout : déforestation, incendies et autres désagréments sont leur lot.
Du côté de cette municipalité c’est la réserve forestière de Boumahni, qui s’étale sur une superficie de plusieurs hectares, qui est visée. Aussi, en plus des braconniers, s’ils convient de les appeler ainsi qui coupent tout sur leur passage pour vendre le bois, des citoyens n’hésitent pas, depuis des années déjà à s’accaparer des pans entiers après défrichement pour y construire au vu et au su de tout le monde. A chaque fois, la sonnette d’alarme est tirée, mais aucun écho. Depuis, notamment, l’avènement du terrorisme, même les services des forêts n’arrivent pas à pénétrer dans leur domaine où des engins explosifs y seraient enfouis. Cela a encouragé les plus téméraires qui n’ont pas peur des lois à avancer progressivement dans ce massif en détruisant des centaines d’arbres et autres broussailles chaque année. A l’exception des mises en demeure et des PV dressés aux contrevenants, rien n’est fait. C’est pourquoi les autorités municipales commencent déjà à s’inquiéter de ce phénomène qui prend de l’ampleur. « Nous n’avons rien entre les mains pour lutter contre cette situation, qui, malheureusement, devient de plus en plus inquiétante. On assiste quotidiennement à des défrichements illicites. Certains ont même piétiné les parties censées accueillir des équipements publics », nous dira une source proche de l’APC. Celle-ci ajoutera que les autorités ne sont pas restées les bras croisés, car des rapports ont été déjà envoyés même à la conservation forestière. Les agresseurs, précisera notre source, « sont identifiés et il ne suffit que d’appliquer la loi ». « L’APC ne pourra pas faire face toute seule à cette situation », s’insurgera la même source. Approché à ce sujet, le maire ne cachera pas son désarroi devant tous ces défrichements qui se font sur ce territoire. « Pour cette année seulement, nous avons recensé déjà six constructions nouvelles. Depuis l’entame de cette agression, il y a plus de cent cinquante autres. Il faudra que la conservation forestière tape fort pour que d’autres ne s’y aventurent pas », nous informera l’édile communal. Ce dernier voit que même ce qui est appelé pôle 2, considéré comme une zone à urbaniser, n’a pas échappé à cette agression caractérisée. Pour tous nos interlocuteurs, il est temps que les services des forêts mettent en place un arsenal répressif à l’égard de ces agresseurs, pour que cette réserve forestière, ô combien importante, soit protégée et sauvegardée. Donc, un plan de surveillance permanent des lieux est de mise. Le cri d’alarme est lancé. La forêt de Boumahni est en danger: sauvons-là.
Amar Ouramdane

