C’est hier que s’est ouverte la 3ème édition du Salon international de l’agro-industrie (SIAGRO 2014), organisée par la direction du développement industriel et de la promotion de l’investissement de Bouira. Plusieurs investisseurs, venus des quatre coins du pays, exposent leurs produits, en émettant le souhait de pouvoir élargir leurs activités, et ce, dans le cadre d’un partenariat ‘’gagnant-gagnant’’ avec les pouvoirs publics. « SIAGRO 2014 est destiné à offrir des choix adaptés aux professionnels désirant engager des efforts dans le domaine de l’agro-industrie, mais aussi dans la sous-traitance à Bouira, en tenant compte des potentialités agricoles, des facilitations pour l’investissement et des besoins du marché local et national », expliquera le premier responsable de l’industrie, à l’échelle de la wilaya, M. Nadjib Achouri. Ce dernier était accompagné du premier magistrat de la wilaya, M. Nacer Maskri, ainsi que de Mme El Hadi, directrice centrale au niveau du ministère de l’Industrie et représentante du ministre à cette manifestation. Selon certain exposants, le domaine agro-industriel est très important, car il est porteur d’emplois et de richesses. Pour sa part, le wali de Bouira soulignera le fait que cet évènement vise principalement à « bâtir des ponts et créer des cercles d’échange et de collaboration entre les agriculteurs de la région, les investisseurs, les experts, et ce, afin de booster l’investissement, la production ainsi que les exportations de nos produits ». Toutefois, une absence, et non des moindres, a été remarquée. Et pour cause. Il s’agit de l’entreprise Cevital, appartenant à l’homme d’affaire Issad Rebrab. Cette absence, serait une réponse directe aux récentes déclarations du ministre de l’Industrie, M. Abdessalam Bouchareb, qui a déclaré devant les investisseurs français : « basta à la victimisation de l’entreprise Cevital », avant d’ajouter : « Tout ce qu’a réalisé cette entreprise (Cevital, ndlr) c’est grâce au soutien et aux aides de l’Etat ». Cette défection, n’est pas la seule, car d’autres grands groupes de l’industrie agroalimentaires ont préféré « faire l’impasse » sur cette manifestation. De nombreux observateurs de la scène économique locale et nationale ont remarqué le peu d’engouement de la part des « grands noms » de l’industrie agroalimentaire, pour cet évènement. A qui la faute ? Y a-t-il eu un manque de communication autour de l’évènement ? De plus, ce salon qui se veut « international », n’a pour ainsi dire pas ratissé large, car hormis une entreprise turque, les investisseurs étrangers ne se sont pas vraiment bousculés au portillon.
«Booster la consommation locale»
Interrogée à ce propos, Mme El Hadi a préféré botter en touche, en se focalisant beaucoup plus sur « l’importance » de ce salon.
« Cet espace est à encourager. Nous devons encourager les entreprises et les investisseurs à produire algérien et ainsi, nous pourrons promouvoir le produit ‘’ Made in Algérie’’ », a-t-elle mis en exergue. Sur un tout autre volet, celui relatif à la loi 51-49, régissant les relations d’investissements étrangers en Algérie, Mme El Hadi emboitera le pas au ministre de l’Industrie, en déclarant : « La règle 51-49 a atteint son justificatif. L’Etat algérien a pour obligation de protéger la production nationale. Pour ce faire, nous devons mettre en place des règles courageuses, afin de booster la consommation locale », indiquera notre interlocutrice. Questionnée à propos des dites règles « courageuses », l’hôte de Bouira répondra : « Il y a énormément de dispositifs sectoriels qui sont mis en place, comme l’incitation des investisseurs à produire localement et ne plus se contenter de transformer le produit importé. Il faudrait qu’on puisse dépasser le cadre de l’importation, dans le but d’aller encore plus dans l’investissement et la production locale ». Ces déclarations confirment l’intention de l’Etat à encourager la création de sociétés communes sur le principe d’octroi du management au partenaire étranger. D’ailleurs, M. Bouchareb avait précédemment indiqué que « Quand les causes qui ont amené la mise en place de ce dispositif (loi 51-49, ndlr) seront levées, rien ne nous empêchera d’aller, avec plus de souplesse, libérer ce qui doit être libéré et aller plus de l’avant avec nos partenaires ».
Ramdane.B