Ça piétine déjà !

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Le chantier du futur pôle urbain de la ville de Bouira, de 1 422 logements, situé à la sortie ouest de la ville, avance à pas de tortue. 

Ainsi, lors de notre passage sur les lieux, les ouvriers ne donnaient guère l’impression de se tuer à la tâche, loin de là ! En effet, certains d’entre eux, et en l’absence du contremaître, ne se gênaient point pour organiser des parties de domino entre deux coups de pelles ! Mieux encore, certains ouvriers, pour qui le sens du travail et encore moins de l’effort leur semblait complètement étranger, discutaient « tranquillement » des chances de l’équipe nationale de football et de son éventuel exploit de passer au second tour. « Quand le chat n’est pas là les souris dansent », cette maxime est pour, ainsi dire, appliquée à la lettre par les quelques mains-d’œuvre rencontrées sur site. Cependant, là n’est pas le fond du problème, car des ouvriers nonchalants, on en retrouve un peu partout et à travers quasiment tous les chantiers. Mais ce qui pose problème, c’est l’absence de tout contrôle ! Les entreprises réalisatrices n’ont-t-elles pas les moyens de contrôler leurs employés ? Evidement que non ! Résultat de ce laxisme ambiant, un chantier qui s’éternise et c’est tout le développement de la wilaya qui en prend un sérieux coup. D’ailleurs, le chef de l’exécutif de Bouira, M. Nacer Maaskri, avait, lors de sa dernière sortie au niveau de ce futur pôle urbain, insisté sur le fait que la cadence des travaux devait allait crescendo. « Je ne veux plus aucune excuse ! L’Etat a mis les moyens nécessaires, alors mettez-vous au travail (…) C’est la dernière fois que je vous fais la remarque. Ce chantier doit avancer coûte que coûte et j’y veillerai personnellement », avait-il lancé aux responsables du chantier. Néanmoins, il semble bien que ses directives n’ont pas été appliquées, puisque le rythme des travaux reste très en deçà des attentes. Ce projet, à vrai dire, n’est pas à son premier retard. Pour rappel, le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, avait lors de sa visite à Bouira, ordonné de « tout refaire ». « Le projet que vous venez de présenter ressemble plutôt à une prison. Il est du droit du citoyen d’aspirer à mieux », a-t-il déclaré. Cette remarque avait « refroidi » les autorités locales qui pensaient que tout est bien calculé en présentant en grandes pompes leur projet. D’ailleurs, onze entreprises ont été choisies pour la réalisation de ce projet qui sera livré à l’horizon de 2016. Mais le gros « hic » de ce chantier est son architecture! Les différents bureaux d’études et les architectes qui ont contribué à dessiner les grandes lignes de ce projet, semblaient avoir omis un détail important, à savoir une architecture épurée et aérée. Car une vue d’ensemble sur la maquette suffit pour se faire une idée sur « la prison » qui allait être édifiée. Une fois cette contrainte levée, puisque le plan initial a été remanié il reste encore une fois le sempiternel problème de l’exécution des travaux. Les autorités de la wilaya, à leur tête le wali, devraient, selon les citoyens, faire preuve de beaucoup plus de célérité et de sévérité afin de contraindre les entreprises à honorer leurs engagements contractuels, notamment ceux relatifs aux délais de livraisons. 

Ramdane B.

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