Ancien joueur, cadre sportif et professeur d’éducation physique depuis plus de trente ans, Akli Chikh est à la tête de l’O Tizi Gheniff depuis août 2013.
Il revient, dans cet entretien sur cette accession tant attendue par la population, d’autant plus que la région recèle des potentialités à même de jouer non seulement les premiers rôles dans son groupe (pré honneur de wilaya), mais aussi dans un niveau supérieur. Le coach des Olympiens ne cache pas sa satisfaction d’avoir conduit le groupe jusqu’à l’accession, quoi qu’il reconnaisse qu’elle n’a pas été facile en raison de quelques perturbations.
La Dépêche de Kabylie : Que ressentez-vous après cette accession tant attendue?
Akli Chikh : Une immense joie, comme tout entraîneur qui parvient à faire accéder son équipe au palier supérieur. C’est peut être le déclic pour d’autres consécrations. Vous savez, quand tout le monde vous fait confiance, tout est possible. Je peux dire que je n’ai fait que mon travail. Je considère que ma mission est accomplie.
Alors, c’était votre objectif lors de votre installation à la tête du club?
Non, pas du tout. Au départ, je suis revenu parce que c’était un devoir et parce que d’anciens joueurs et dirigeants ont fait appel à moi. Au fil des journées, les jeunes ont commencé à réfléchir à l’accession, car ils savaient qu’elle était à leur portée. Ne dit-on pas que l’appétit vient en mangeant ? Mais pour moi, le seul objectif était de former tout d’abord un groupe, et ensuite, se classer parmi les quatre premiers.
Peut être, est-ce la préparation intense qui a mis le groupe sur orbite?
Effectivement, je ne vous cache pas que dès l’engagement du club, avec un effectif jeune de vingt-cinq joueurs dont seulement quatre anciens, nous avons planifié une préparation qui s’est étalée sur pratiquement tous les jours de la semaine. On a réduit le rythme, après la reprise des cours pour étudiants. Au total, nous avons fait 145 séances d’entraînement, au début, à raison de deux heures par jour.
Il y a eu une sorte de flottement au milieu du parcours.
Quelles en étaient les causes?
La perturbation est survenue à la dixième journée, quand nous avions joué contre Assi Youcef. C’était un coup dur, car nous avions perdu tout notre axe central avec la défection du capitaine et deux de ses camarades. D’ailleurs, ce jour-là nos jeunes étaient complètement abattus et énervés, et ils avaient perdu le match. La deuxième perturbation, c’était lorsque nous avions fait match nul face à l’US Tafoughalt. Là aussi, nous avions perdu notre gardien de but, suite à une blessure au bras. Nous méritions de gagner ce match, mais cette blessure a joué contre nous.
Et puis…
Nos jeunes, que je tiens d’ailleurs à remercier, ont eu un sursaut d’orgueil. A partir de là nous n’avons perdu aucun match. Et nous avons ramené beaucoup de points de l’extérieur. Le jeune gardien de l’équipe des juniors, que nous avions lancé a été d’un grand apport pour le club. Je dirai, que parfois, à toute chose malheur est bon. Ce sont peut être ces deux perturbations qui sont à l’origine de cette accession qui n’a pas été aussi facile que le croiraient certains.
Vous dites que votre mission est accomplie. Comptez-vous continuer avec ce groupe que vous avez formé ?
Ma réponse ne sera que positive. Mais nous n’en sommes pas encore là. D’ailleurs, j’ai préparé mon bilan que je présenterai aux dirigeants. Ce sont eux qui vont trancher et décider de la suite à donner.
Et pour conclure…
Je terminerai par remercier La Dépêche de Kabylie, pour son soutien aux petits clubs de la région en leur accordant une attention particulière. Je dédie, aussi, cette accession à toute la population de notre commune, sans distinction. Je remercie, par ailleurs, les joueurs qui m’ont supporté durant toute l’année, et bien sûr, nos dirigeants et les autorités locales pour leur soutien. Tous ensemble pour d’autres consécrations ! J’espère qu’une culture sportive naisse dans la région, comme c’est le cas aujourd’hui avec le retour des vétérans et des fondateurs du club.
Entretien réalisé par Amar Ouramdane