100 000 tonnes de café consommées annuellement

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L’Algérie est considérée comme un pays gros consommateur de café. 110 000 tonnes est le volume de consommation enregistré annuellement, avec une moyenne nationale de 3 kg par habitant. Le Robusta est le plus commercialisé sur le marché local, et ce, à raison de 100 000 tonnes par an, contre seulement 10 000 tonnes d’Arabica. Ce qui représente une valeur marchande globale de plus de 17.6 milliards de dinars. Le Robusta de la Côte d’Ivoire est le plus prisé par les Algériens. Ces informations émanent de Fouad Hamdani, président de l’Industrie Africafé, une entreprise familiale de torréfaction de café créée en 1880, invité hier par l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Celui-ci indique que notre pays est classé en 21e position par rapport aux grands consommateurs de café d’Europe et d’Afrique du Nord. A titre d’exemple, l’orateur a cité le cas des Etats-Unis et du Maroc, où le volume de consommation est respectivement, de l’ordre de 5 kg et 1 kg par habitant. L’importateur de café, tout en appuyant ses dires par des chiffres, a rassuré que ce produit ne risque pas de se raréfier dans la mesure où la production mondiale est en croissance permanente. Selon lui, pas moins de 7 millions de tonnes ont été produits durant l’exercice 2004, dont 4.5 millions de tonnes d’Arabica et 2.5 millions de Robusta. Outre cela, un stock de 900 000 tonnes est assuré annuellement, soulignera Hamdani, soit le double de la demande mondiale. Pour ce qui est des prix du café, il est calculé en fonction de la Bourse qui le régit. C’est-à-dire, selon les prix administrés par cette dernière. Le président d’Africafé, a fait savoir que la Bourse de New York régit le café Arabica et celle de Londres, le Robusta. Les importateurs se trouvent contraints de débourser, en plus des prix affichés par la Bourse, des différentiels pour le compte des traiders pour leurs prestations de service. Dans ce cas là, comment justifier la stabilité des prix de la tasse de café à 15 DA ? Répondant à cette question, l’orateur indique que la perte incombe au torréfacteur. « Nous ne pouvons pas augmenter ou faire chuter les prix du jour au lendemain. Dans toute cette affaire, il n’y a que le torréfacteur qui peut soit subir une perte soit engranger un bénéfice, tout dépend de la Bourse », expliquera-t-il avant d’enchaîner qu’il existe 1 350 usines de torréfaction réparties sur tout le territoire national, dont 15 représentent des grandes industries de café, 135 moyennes et 1 200 artisanales. La capacité de production d’une grande industrie est estimée à 5 000 tonnes de café. La moyenne peut atteindre les 600 tonnes d’unités par an. Quant à l’unité artisanale, sa capacité de production est de 50 à 100 tonnes/an. Evoquant l’aspect sanitaire, l’invité de l’UGCAA a souligné que le café commercialisé localement, du fait du choix de la graine importée, comporte un pourcentage de caféine loin d’être nuisible à la santé du consommateur. Selon ses estimations, l’Algérien n’en consomme pas plus de 38 mg par jour. La consommation mondiale de caféine est estimée quant à elle à 70 000 tonnes par an. Par ailleurs, le président de l’Industrie Africafé a déploré les charges auxquelles ils sont soumis. Selon lui, le café est considéré comme un produit de luxe. A ce sujet il a souligné « en plus des 30% que nous subissons comme droits de douanes, 10 % de taxe intérieure sur la consommation TIC nous est infligée, ce qui est aberrant ». Ceci génère, ajoutera-il, une plus-value de 6.5 milliards de dinars versés au Trésor public. Avant de conclure, l’orateur n’ a pas omis d’évoquer la concurrence déloyale tout en indiquant que 60 à 70 % du marché du café est absorbé par l’informel.

Wassila Ould Hamouda

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