Après le grand écrivain Rachid Boudjedra qui revenait, la semaine dernière, pour la seconde fois, au café littéraire de Tizi-Gheniff, c’était samedi dernier au tour de Hocine Haroune, écrivain et actuel président de l’assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, d’être l’invité de ces rencontres intellectuelles. Il est venu présenter et dédicacer son dernier roman intitulé « Faty, sa fille Thas et M. Pons », un volumineux roman de 388 pages, paru aux éditions ENAG, fin 2013. C’est dans la grande salle de lecture de la nouvelle bibliothèque communale que fut accueilli M. Hocine Haroune que tous les présents connaissent en tant qu’élu, peintre et écrivain. Le modérateur retracera le parcours de l’invité rappelant à l’assistance que M. Hocine Haroune n’est pas à son premier coup d’essai dans la littérature. Il a en effet édité en 1980, aux éditions ‘’La pensée Universelle’’ de Paris, son premier roman ‘’Le roseau sentimental’’. Il dira également ses productions en poésie et sa véritable passion pour la peinture, avec plusieurs grandes expositions à son actif. Il invitera, par ailleurs, tous les présents qui auront à intervenir dans le débat de ne pas sortir du cadre intellectuel du café littéraire et de ne pas évoquer des questions politiques locales ou nationales. Prenant la parole, M. Hocine Haroune exprimera sa joie de se retrouver à Tizi-Gheniff, une région où s’épanouit une vie littéraire très animée et très riche. Il tiendra à s’excuser de ne pas avoir pu venir au café littéraire dès la parution de son roman. Il dira aussi être très touché par l’accueil chaleureux qui lui a été réservé. Ensuite, l’auteur entrera dans le vif du sujet, en retraçant l’histoire de ce nouveau roman. Il dira que celle-ci prend ses racines pendant la révolution, mettant en scène des personnages tels M. Pons, officier de l’armée française, sa femme venue le rejoindre un peu plus tard, le couple Amault, Faty, la Kabyle, et sa fille Thas. Une intrigue où les tabous s’entremêlent. M. Hocine Haroune, illustrant quelques paramètres de l’histoire, n’hésitera pas à lire ou à réciter de longs extraits du roman. Il orientera ainsi ses lecteurs vers des clés qui permettent de nouvelles compréhensions de l’histoire, qui oscille entre secrets, refoulements, tentations et privations. Au cours du long et riche débat qui s’ensuivit, M. Hocine Haroune répondra à toutes les questions, tout en invitant ses lecteurs à avoir leurs propres analyses et opinions. « Bien évidemment, le lecteur à le libre choix de penser, de faire sa critique, d’avoir d’autres points de vue. Je ne peux que respecter cela, à condition que vous restiez dans l’esprit du roman. C’est le vœu que j’exprime à chaque fois que j’achève une de mes œuvres, qu’il s’agisse d’un roman, d’un texte de chanson ou d’une peinture. Ce que j’escompte, c’est l’ouverture des esprits », dira-t-il. Après la fin des débats, Hocine Haroune ouvrira la séance de vente- dédicace et se prêtera très volontiers aux sollicitations de ses lecteurs de se prendre avec lui en photos.
Essaid Mouas