Tizi-Ouzou se souvient…

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Seize ans, jour pour jour, après son assassinat, Matoub Lounès s’impose dans la mémoire collective. Présent éternellement dans la mémoire de ceux qui l’ont connu, il s’installe également dans l’âme de ceux qui sont nés après sa mort. Bien qu’il fût ravi aux siens un jeudi 25 juin 1998, Lounès accède au rang du barde éternel. 

La Fondation qui porte son nom, présidée par sa sœur, aujourd’hui absente des activités commémorant l’assassinat de son frère pour qu’elle soit près de sa maman malade, a tenu d’être présente sur le terrain. Une présence sans grand bruit. « L’absence de Malika et de sa maman, Na Aldjia, des activités commémorant l’assassinat de Lounès est pesante, mais cela n’handicape pas pour autant la présence de la fondation sur le terrain, car Matoub Lounès restera toujours porté par des milliers de cœurs qui se rappellent de lui », nous dira Salem Semrani, vice président de la Fondation. Celui-ci qui reconnaît l’inconsistance du programme prévu d’être mis en place depuis avant-hier au chef-lieu de Tizi-Ouzou, exprime, néanmoins, sa conviction que « la réussite de toute action est d’être présent sur le terrain ». « Matoub Lounès se suffit de lui-même pour éterniser sa présence dans les esprits collectifs, étant devenu une légende, un mythe », dira encore M. Semrani.Aujourd’hui à midi, la Fondation Matoub Lounès offrira une waâda en la mémoire du chantre. Un repas qui sera offert au domicile familial à Taourirt Moussa, avant le dépôt d’une gerbe de fleurs sur son tombeau. Les actions de cette matinée seront entamées, à 10h, par le dépôt de la première gerbe de fleurs sur le lieu de son assassinat, à Tala Bounane, sur la route d’Aït Aissi. Alors que l’après-midi sera animé par la remise des prix aux lauréats de la 6e édition du concours de poésie qui s’est tenu, hier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri. La clôture de cette 16e commémoration aura lieu, demain, à Béni Douala, par un match-gala, selon le vice président de la Fondation. « Nous nous sommes contentés du minimum, car toute la Kabylie abrite des actions et activités commémorant la mort du Rebelle », souligne encore M. Semrani qui regrette de ne pas pouvoir répondre à toutes les sollicitations qui sont venues de plusieurs associations et collectivités locales. « Nous n’avons pas pu répondre favorablement à la demande du maire d’Aït Ouacifs qui a pris à sa charge des activités commémoratives dans sa commune, ni à celle d’une association de Draâ El-Mizan qui nous a habitué par un concours de poésie que Na Aldjia a toujours honoré. Hélas, sa maladie qui la rend dépendante de sa fille l’a empêché elle et Malika d’être parmi nous », regrette encore le représentant de la Fondation Matoub Lounès. L’autre regret exprimé avec rage cette fois-ci, est le refus d’autoriser un gala et une conférence qui devaient être organisés, hier, à la salle Atlas, à Alger. « L’administration de cette wilaya a refusé de délivrer l’autorisation », dira encore Salem Semrani. L’activité en question devrait recevoir le chanteur d’Aït Khelfoun, Zedek Mouloud, et le chanteur Ghanéen Gadri, établi en France et qui chante très bien Matoub Lounès ».              

M. A. T.

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