Comme chaque année, durant le ramadhan au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, les trottoirs du centre-ville fourmillent de monde dès la rupture du jeûne. Tandis que les femmes font du lèche-vitrines, les hommes prennent d’assaut les terrasses des cafétérias. Mines enjouées, les promeneurs ne semblent pas pressés de rentrer chez eux. Ils profitent au maximum du centre de la ville, échappant ‘‘griffes’’ de leurs quartiers qui ne disposent d’aucune infrastructure de loisir. Autre fait saillant, les mendiants de plus en plus nombreux envahissent eux aussi les rues. Certains font preuve d’agressivité à l’encontre des passants ou des automobilistes. Le commerce informel a lui aussi envahi la ville, à l’occasion de ce mois de carême. De jour comme de nuit, tous les trottoirs du chef-lieu de wilaya sont squattés par des marchands occasionnels de jouets « made in China ». Habitants et vacanciers trouvent le plus grand mal à se frayer un passage entre les étals pleins de diverses marchandises. « C’est aberrant. Laissez-nous passer », s’exclame une dame, slalomant pour éviter de marcher sur des jouets étalés sur le trottoir longeant le lycée polyvalent. Et c’est le cas de pratiquement tous les passages piétons de la ville. Le moindre espace est ainsi illégalement occupé par des revendeurs occasionnels. Dans les alentours de la maison de la culture Taos Amrouche, des marchands de sucreries envahissent les lieux dès 21h. « Ils veulent tous profiter de ce mois sacré pour se remplir les poches. Et peu importent les moyens », dénonce un jeune commerçant, regrettant l’inertie des services de la DCP qui, ajoute-t-il, n’interviennent pas pour mettre le holà. D’autres jeunes revendeurs de jouets ‘’made in china’’ créent un désordre indescriptible en proposant, à la sauvette, leurs produits, de surcroit d’une qualité douteuse, au passants. Bousculant femmes et enfants, ils cavalent dans tous les sens en faisant des démonstrations. « Ce sont des gamins qui ne prennent pas la mesure de leurs actes », commente un vieillard qui venait d’être carrément jeté à terre par un jeune revendeur de ces gadgets. La scène se passe à Aamriw. Pour ces trabendistes, tous les moyens sont bons pour mettre de côté quelques sous, quitte à enfreindre la loi et nuire à la quiétude des promeneurs, jusque tard dans la nuit. Notons néanmoins qu’hormis les artères commerçantes, un grand nombre d’endroits de la ville et la plupart des quartiers périphériques demeurent complètement isolés et abandonnés. Une étrange atmosphère d’insécurité y règne.
F.A.B.