Les habitants du quartier Ras Bouira, sis à 5 kilomètres du chef-lieu de la wilaya, crient leur désarroi face à la détérioration qui affecte leur cité.
Mardi dernier, ils ont tenu un sit-in devant le siège de la wilaya afin de réclamer l’amélioration de leur cadre de vie. Certains protestataires se sont dits « abandonnés » par les autorités locales. D’après eux, le P/APC de Bouira n’a pas tenu ses engagements en ce qui concerne le plan d’aménagement promis. Les manifestants réclament, entre autres, le raccordement de leur village au réseau d’AEP et l’installation de l’éclairage public, ainsi que l’aménagement des routes qu’ils disent impraticables. Concernant l’épineux problème du raccordement de leurs foyers au réseau d’AEP, bon nombre de contestataires ont noté le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés dans l’hypothétique espoir d’un raccordement, mais en vain. «Nous sommes encore et toujours contraints de nous approvisionner en eau par des citernes», dira un habitant de ladite localité. D’autres citoyens ont indiqué que les autorités de la wilaya s’étaient, pourtant, engagées à accélérer les travaux du raccordement au réseau d’eau potable via le barrage Tilesdit, sis dans la commune de Bechloul. Par ailleurs et selon les protestataires, l’éclairage public est défaillant ou carrément inexistant dans certains endroits. En effet, dès la tombée de la nuit, ce quartier sombre dans l’obscurité totale, faute d’éclairage public. Certaines ruelles se retrouvent désertées par les habitants et se transforment en repères pour brigands en tout genre. Selon certains habitants, les agressions et autres cambriolages à la faveur de l’obscurité sont devenus monnaie courante. Mustapha, commerçant de son état et résidant au niveau de ce quartier nous a confié qu’«après la prière d’El Aïcha, Ras Bouira ressemble à une ville fantôme. Tout le monde se terre chez lui, faute d’éclairage». Un autre, lui emboîtant le pas, nous dira : «Plusieurs requêtes ont été adressées aux autorités locales, mais en vain ! On a interpellé le P/APC, à maintes reprises, mais ce dernier se dérobe en prétextant que ce problème ne relève pas de ses prérogatives». Autre carence évoquée par les protestantes, celle relative à leur centre de soin. D’après nos interlocuteurs, leur bourgade dispose d’une structure de soins, mais qui n’est pas encore opérationnelle. «Nous sommes obligés de nous déplacer au chef-lieu communal pour nous soigner, malgré que nous disposons d’une polyclinique. C’est une aberration!» s’est emporté l’un de nos vis-à-vis. Interrogés sur les raisons qui font que ce centre de soins n’a toujours pas été mis en service, les protestataires nous ont fait part de leur incompréhension face à cet état de fait qu’ils jugent «grotesque». «Ce centre a été réceptionné en grande pompe en 2011, mais depuis, il demeure fermé pour des raisons inconnues», nous a-t-on déclaré. D’autres citoyens exigent du conseil communal la mise en place du transport scolaire. «Nos enfants souffrent le martyr pour regagner leurs écoles. Ils sont obligés de se lever aux aurores et parcourir plus d’une dizaine de kilomètres à pieds. C’est inadmissible! Nous exigeons que nos enfants soient pris en charge», dira Mouloud, l’un des manifestants rencontré sur les lieux. Ces témoignages reflètent le désarroi et la peine de ces citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer pour mettre fin à ce calvaire qui n’a que trop duré. En outre, les contestataires exigent la réhabilitation du sentier qui conduit vers leur quartier qu’ils qualifient d’impraticable.
Ramdane B