De longues nuits de toute beauté

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De l’avis des Tizi-Ouziens, jamais, aussi loin que peut remonter leur mémoire, les veillées du mois sacré n’ont été aussi belles, aussi riches et aussi animées. 

Le veilleur a l’embarras du choix entre le spirituel, le festif, le sportif, le culturel ou le social. Côté spirituel, les mosquées ne manquent pas pour la prière du Tarawih. Le festif, les salles de galas, y en a à profusion. En plus de la Maison de la culture, les salles des fêtes privées proposant des soirées musicales ne manquent pas et des espaces ouverts à l’animation sont légions. Pour le sportif, des écrans géants diffusant les matchs de la Coupe du Monde sont disséminés à travers plusieurs quartiers de la ville. Pour le culturel, la cinémathèque propose tout le long de ce mois un cycle consacré au cinéaste américain Arthur Penn, à travers un panorama de toute son œuvre, entre autre, « Bonnie and Clyde », « Little big man », « Le gaucher ». Quant au 4e art, le théâtre régional Kateb Yacine offre à voir des pièces de différentes qualités, dont « La terre et le sang » dans sa version arabe, « Le prix de la liberté », « La poudre de l’intelligence » de l’auteur de Nedjma, produite par le TR Béjaïa. Pour le social, les restaurants Rahma, pour les démunis et les gens de passages, sont nombreux et renseignent sur la générosité des habitants aisés de la ville des Genêts et celle, allant de soi, des services sociaux publics. Pour la vie urbaine, les cafés, les salons de thé et les pâtisseries, ils sont pris d’assaut par les consommateurs dés la nuit tombée. Il va sans dire que le taux d’adhésion du public à ces activités permet d’évaluer, de jauger son intérêt pour le festif et le culturel et de là supposer, sans risque de se tromper, qu’il y a quelque chose qui a changé dans les habitudes des résidents de la capitale du Djurdjura en particulier, et de la wilaya en général. Ce qui a changé en fait, c’est cet appétit soudainement retrouvé pour les nourritures de l’esprit, du cœur et aussi des yeux. 

Dis moi tes penchants ramadhanesques et je te dirai qui tu es

Aussitôt le jeûne rompu, les rues de Tizi-Ouzou se voient conquises par les veilleurs des deux sexes et de tous âges, avec, chacun, un programme de veillée dans la tête et il y en a pour tous les goûts. Pour ceux qui optent pour le spirituel, ce ne sont pas les mosquées qui manquent dans le centre urbain pour s’acquitter de leur prière surérogatoire « Tarawih », recommandées durant le mois de Ramadhan. Pour le reste, il y a ceux qui optent pour une réunion entre famille ou amis autour d’une glace, d’un café ou d’un thé à la menthe ou aux clous de girofles, c’est selon les habitudes de chaque région de Kabylie. Certes, les confiseries  accompagnant traditionnellement ce mois, à savoir « qalb el louz » farci plus de cacahuète que d’amande étant donné les prix exagérément spéculatifs de ce fruit sec, «q’taïf», «m’hencha» et zlabia, décorent la table, mais ils ne sont là que par pure mimétisme des habitudes en la matière des algérois et non pas par tradition. Les kabyles n’ont appris a en consommer que bien tardivement. Quand à ceux, nombreux quand même, jetant leur dévolu sur les galas, là non plus les occasions ne sont pas rares avec de surcroît la qualité et le choix, ce qui ne gâche rien de l’espace voulu pour suivre confortablement le spectacle. Pour ceux qui optent pour le 4e ou le 7e art, ils ne sont en rien lésés, car la cinémathèque et le Théâtre régional Kateb Yacine proposent de beaux produits. Certes, en théâtre il y a du bon et du moins bon, voire du mauvais, mais on n’arrive pas encore, malheureusement, à se rendre à l’évidence que n’est pas humoriste, comédien, metteur en scène et cinéaste qui veut. Une formation sérieuse est à cet égard indispensable. Qu’à cela ne tienne, nous pourrons dire sans risquer d’être contredis, que ce Ramadhan est des plus joyeux, des plus festifs et des plus animés.

S. A. H.

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