Monotonie et morosité au quotidien

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En ce mois de jeûne, nul besoin d’aller loin pour se faire une idée de l’ambiance qui règne dans la localité de Chemini. La monotonie caractérisant déjà cette localité en période ordinaire, le mois sacré pointe son nez pour enfoncer davantage le clou. Il suffit de jeter un coup d’œil dans la rue pour être renseigné sur le train de vie de toute la ville. Et les rues de Chemini sont désespérément désertes. Les journées se suivent et se ressemblent. La place publique est quasi fantomatique. Les commerçants baissent rideaux durant toute la période diurne. Quelques rares personnes déambulent sur les trottoirs. Chemini sombre dans une somnolence inextricable. Tout le monde pionce jusqu’à l’après-midi. Et avec la flambée des prix, même les marchés sont désertés. La mercuriale donne des sueurs froides aux pères de familles. La canicule n’est pas pour rien non plus dans cette léthargie généralisée. Personne ne veut n’est-ce pas se faire griller la peau par les rayons impitoyables du soleil. Après la rupture du jeûne, quelques personnes sortent pour caresser la fraîcheur du soir et se retrouver avec des amis. L’activité culturelle étant inscrite aux abonnés absents dans la localité de Chemini, les noceurs n’ont d’autres alternatives que de s’installer dans les cafés. Les Cheminois n’ont rien à se mettre sous la dent durant les longues nuits d’été de surcroit, ramadhanesques. Ne trouvant de quoi égayer leurs soirées, ils se contentent d’occuper les rares espaces qui s’offrent à eux. Les heures d’affluence se résument à celles suivant immédiatement la rupture du jeûne. A minuit à peine, la localité retrouve son silence. Après quelques parties de dominos et de jeux de cartes, tout le monde rentre chez lui. Quant au fameux jeu de loto qui s’invite chaque année dans le ramadhan, les amateurs doivent se déplacer dans les localités voisines. Certains villages ont eu la bonne idée de prendre l’initiative de dresser des écrans géants pour la retransmission des matchs de football de la coupe du monde. On nommera Ayaten et Imâaliouene.

Bachir Djaider

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