Depuis le début de l’opération de dépôt des dossiers de candidature pour le concours de recrutement d’enseignants, au niveau de la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou, une anarchie totale s’est emparée des lieux.
Ceci, suite à l’affluence importante qu’a engendré la nouvelle de l’ouverture de 693 nouveaux postes dans la wilaya. « Laissez-la passer, faite un passage pour la laisser passer », criait un jeune depuis le guichet, après qu’une jeune fille se soit sentie mal, étant sur le point de perdre connaissance. Cette dernière à quand même réussi à déposer son dossier de candidature pour un éventuel poste d’enseignante au CEM. À bout de force, elle est arrivée, tant bien que mal, à se frayer un chemin au milieu de bousculades et de la foule immense de gens qui attendaient là pour la même raison. Il faut dire qu’une telle situation était prévisible. D’autant plus que le même scénario se répète à chaque annonce d’un concours au niveau du secteur de l’enseignement. Il faut dire qu’un poste d’enseignant est convoité par tous, car garantissant « la stabilité professionnelle et sociale ». Il n’était, hier, qu’un peu plus de 10h du matin, et la cour du lycée Rabah Slambouli de Tizi-Ouzou était déjà bondée de monde. Sous un soleil de plomb, on cherchait à se protéger du mieux qu’on pouvait du soleil. La plupart des personnes présentes sur place étaient là depuis les premières heures de la journée. Cela ne leur a pas suffit pour atteindre les guichets pour le dépôt de leurs dossiers. Arrivés sur place, ils ont pris l’initiative de porter successivement leurs noms respectifs sur une liste qui devait, par la suite, être déposée au bureau de dépôt pour que l’on procède par « l’appel », une fois l’établissement ouvert. Mais le procédé a été rejeté par d’autres personnes. Notamment celles qui s’étaient présentées la veille, juste après la rupture du jeûne. « J’étais déjà là vers 21h, hier (dimanche Ndr). Plusieurs dizaines de personnes étaient là avant moi. Pour la plupart, des parents de candidats venus porter les noms de leurs enfants sur la liste. Mais à mon arrivée, la police était déjà intervenue sur les lieux », dira un jeune homme qui accompagnait sa sœur. Notre interlocuteur ajoute que « l’intervention de la police a eu lieu dans le but d’annuler la liste déjà élaborée ». Car cette dernière n’est, selon lui, qu’un procédé devenu source de gain facile pour un groupe de jeunes. « Ils font payer la somme de 50DA pour inscrire un nom sur la fameuse liste. Ce n’est qu’après intervention de la police que ce marchandage a cessé. Les policiers ont d’ailleurs assuré qu’aucune liste ne sera prise en compte après l’ouverture des portes de l’établissement », dira-t-il, soulignant qu’il s’est lui-même opposé à toute autre nouvelle liste. Ce qui est sûr, c’est qu’avec cette guerre des « listes », la chaîne s’est encore rallongée. Et avec tout ce beau monde, ce n’est pas chose aisée que de maintenir l’ordre. Sur place, une dizaine de policiers tentaient de faire régner l’ordre et d’organiser l’opération de dépôt en créant des files compactes. Mais c’était peine perdue, puisque l’anarchie ne tardait jamais à reprendre le dessus. Dans la cour de l’établissement, on ne distinguait même pas une file d’une autre, ou un guichet d’un autre. Ce qui était, par contre, perceptible, c’est le fait que le secteur de l’enseignement moyen enregistrait une affluence beaucoup plus importante que les deux autres paliers. Pour rappel, le concours concernera 244 nouveaux postes dans le palier moyen. Pour les autres cycles, 415 postes sont pour le primaire, et 34 seulement pour le cycle secondaire. On se plaignait, hier, de l’anarchie qui ne fait que s’aggraver avec l’approche du dernier délai de dépôt des dossiers. Les candidats n’ont cessé de réclamer, hier, l’ouverture d’autres guichets, proposant d’en faire un pour chaque matière concernée par le concours. Cela « diminuerait ces foules qui prennent d’assaut les guichets dans une anarchie indescriptible. Il faut que la direction de l’éducation se penche sur les conditions dans lesquelles se retrouvent ces postulants ». Mais du côté de la direction de l’éducation, on notera que cela « n’est pas possible ». Le chargé de communication, Mohand Tachaâbout, précise, en effet, que « pour le dépôt, il faut transcrire les noms sur un registre. Un seul registre, spécifique pour chacun des cycles de l’enseignement, va être ficelé à la fin de l’opération ». C’est dire que les candidats n’ont d’autre choix que de prendre leur mal en patience, car c’est bien parti pour durer ainsi.
T. Ch.