Les partis en faillite, les indépendants en embuscade

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Finis les slogans électoraux, fini l’affichage outrancier et finies les manifestations publiques. La campagne électorale a pris fin depuis lundi à minuit pour permettre aux partis et candidats en lice de préparer convenablement le jour J, et surtout, de diriger une campagne que tout le monde à trouvé terne et franchement peu emballée. Ces trois petits jours de répit auraient également servi aux futurs élus d’évaluer, bien qu’approximativement, leurs chances électorales dans les circonscription où ils se sont présenté et de mesurer, par là même, les capacités de leurs adversaires directs. A Tizi-Ouzou, par exemple, la campagne qui vient de s’achever n’a pas été que morose. Elle a souvent été étrange, et par moments, elle a même frolé le burlesque…

Cet état de fait, qui a renforcé le sentiment de lassitude parmi la population locale, a rendu, par ses contradictions, tout pronostic électoral hasardeux, voire imprudent. Qu’on en juge !.

Ceux qui ont suivi de près le déroulement de cette campagne dans la ville des Genêts auront certainement constaté un fait curieux au sein des formations concernées par le scrutin : le flagrant manque d’engouement des citoyens ne semble pas les importuner outre mesure. Aucun parti politique n’a jugé utile de déployer des efforts supplémentaires pour mobiliser plus d’électeurs potentiels. Les trois semaines consacréss à la campagne se sont déroulées sous forme de petits ressemblements de proximité où de meetings “populaires” dans des salles désespérément vides. Seuls les patrons des partis en lice ont réussi à tenir de vraies manifestations électorales, et ce, bien entendu, grâce à l’apport conjugué des partisans, militants et autres sympathisants. Les “petites gens” ne se sont jamais impliquées. De là, les futurs élus de Tizi-Ouzou ont été trahis par leur attitude, eux qui auraient adopté un curieux principe selon lequel la vraie victoire serait celle qu’on obtient contre son adversaire politique et non celle menée contre l’abstention… quitte à se faire élire avec un taux dérisoire! A bien y regarder, cette “théorie” qui découragerait le plus motivés des futurs votants, ne serait pas tellement erronée. A quoi bon, en effet, courir derrière une participation qui, de toutes façons, ne serait jamais plus importante que d’habitude. Pourquoi chercher à convaincre plus d’électeurs alors que la législation algérienne garantit aux candidats d’accéder au statut d’élu avec seulement 5% de votants. Pourquoi avoir peur de l’abstention alors que la légitimité des élus n’a jamais vraiment posé de problèmes de gestion du moment qu’elle est consacrée par la loi de fait? Est-il vraiment utile de mobiliser plus d’électeurs lorsque cette même abstention peut jouer en faveur de certains candidats dont l’assise politique n’est pas franchement solide ?

Ces questions, nos futurs élus se les ont sûrement posées, et ont certainement répondu à certaines d’entre-elles grâce à de petits calculs d’épiciers qui pourraient les propulser à la tête d’une municipalité comme Tizi-Ouzou. On ne peut s’aventurer à affirmer que tous les candidats à l’APC de Tizi-Ouzou font dans l’amateurisme politique, car certains d’entre eux, et-il faut le dire, recèlent de vraies potentialités en matière de gestion et d’honnêteté politique. Ils sont, aux yeux des Tizi-Ouzéens, les seules valeurs sûres de ce scrutin. Des hommes intègres, on en trouve dans certaines listes, et ce n’est pas la rue qui dira le contraire, à commencer par la liste des indépendants qui, loin de toute coloration politique, essaye de développer un discours plus humble et moins démagogique…

Ahmed B.

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