Depuis le début du mois de Ramadhan, le pavillon des urgences médicochirurgicales de l'hôpital «BachirMohammed» d’Aïn Bessam, est débordé.
En effet, si la journée, la cadence des admissions reste acceptable, « dès la rupture du jeûne, un nombre très important de personnes se présentent à l’hôpital pour des crises et autres malaises », nous raconte un surveillant à la mine fatiguée, rencontré sur place dans la soirée de mardi dernier. Et si la cadence des admissions augmente substantiellement le soir, «ce sont surtout les personnes atteintes de maladies chroniques et qui s’obligent à jeûner, mettant du coup leur santé en danger, qui sont les plus nombreuses», nous explique un infirmier qui se démène pour apporter de l’aide à un patient. Une femme éplorée couvre de sa voix aiguë tous les couloirs du pavillon des UMC à la recherche d’une aide. L’on saura que sa fillette de 12 ans a été violemment heurtée par une voiture, pendant que ses parents étaient occupés à rompre le jeûne. Ainsi et lors de notre virée au service des urgences, nous avons constaté ce que la salle d’accueil s’avère trop exiguë pour contenir toute cette affluence. Des patients qui se plaignent des infirmiers, qui étaient à leur tour dépassés par le nombre d’interventions ainsi que par le Ramadhan. Une pression qui, de l’avis de beaucoup, a tendance à provoquer énormément de stress chez le personnel médical, qui doit non seulement orienter, mais prendre en charge et traiter plusieurs patients à la fois, dans des conditions parfois insoutenables. Beaucoup de citoyens rencontrés à l’intérieur de ces structures, notamment des mères de famille et des personnes âgées, ont exprimé certaines appréhensions quant à la qualité de l’accueil ou de la prise en charge médicale des patients. Elles déplorent la confusion et la désorganisation qui caractérisent les lieux, notamment durant ces nuits Ramadhanesques où l’affluence des malades est la plus importante. La nouvelle structure de l’UMC, ne semble pas régler définitivement les carences et les défaillances de ce service, notamment en matière de prise en charge, d’accueil et d’orientation des patients et de leurs proches. Le manque de personnel, médical et paramédical, est également à signaler au niveau de cette même structure. «J’attends mon tour depuis plus d’une heure et personne ne semble se soucier de moi ou de mon état de santé. L’agent de sécurité m’a demandé de patienter dans la salle en attendant qu’un médecin vienne me voir, mais depuis, personne n’est venu me voir, c’est vraiment honteux !», dira Athmane, un jeune venu pour un malaise et un mal d’estomac. Selon les deux médecins urgentistes qui devaient à affronter l’afflux massif des patients, certains patients (insuffisants rénaux ou dialysés, diabètes instables…) font le Ramadhan alors que leurs médecins le leur ont interdit. De leur côté les médecins internes ont fait savoir qu’au cours du mois de Ramadhan, les urgences médicales connaissent un afflux de malades chroniques tels que les hypertendus. «Parmi les principales complications qui peuvent se présenter aux hypertendus à cause du jeûne, l’hypertension artérielle et des problèmes cardiaques. La gravité est surtout liée à la déshydratation, notamment chez les personnes âgées», a indiqué un médecin interne.
Oussama K.