Qui s’en soucie ?

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Après les réfugiés syriens, voilà que des subsahariens, ont fait leur apparition, depuis quelques jours, dans le paysage du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. 

Leur nombre va grandissant, de jour en jour. On les voit sillonner les différentes artères de la ville des genets, jour comme de nuit, profitant bien entendu des soirées ramadhanesques. Selon toute vraisemblance, ils mangent dans les restaurants Rahma, puisque, à l’approche de l’heure du F’tour, ils se regroupent à proximité de ces sites. C’est du moins ce que nous avons constaté au niveau des restaurants Rahma sis au centre-ville. Sinon, ces hommes, femmes et, surtout, les enfants qui les accompagnent, passent leurs nuit à la belle étoile. Hier, nous avons surpris certains d’entre eux faire « la grâce matinée » à même le trottoir, dans un décor désolant et pas facile à supporter. Cela étant dit, les responsables locaux ne semblent pas être préoccupés, encore moins touchés, par cette situation. En fait, il faudrait déjà qu’ils soient au courant de leur existence. Le DAS de la wilaya, joint hier par téléphone, a reconnu, en effet, qu’il ne savait pas que ces ressortissants subsahariens étaient à Tizi-Ouzou. « On travaille en étroite collaboration avec les services de sécurité et j’avoue qu’on ne nous a pas signaler l’arrivée de ressortissants subsahariens dans la wilaya, maintenant que vous venez de nous alerter, on passera, dès dimanche, au recensement de ces gens en vue de leur prise en charge », nous a déclaré le DAS. En attendant, ces hommes et femmes, qui affirment avoir fui leur pays à cause des conditions déplorables liées à la guerre qui caractérisent leurs pays, continuent à souffrir le martyr au quotidien. Heureusement, pour eux que la population locale, loin de rester insensible, surtout en ce mois de piété les aident comme elle peut. « J’avoue que pour les autres mendiants, je n’ai jamais, ou du moins rarement, mis la main à la poche, mais avec ces africains, je n’hésite pas à le faire, car il est clair qu’ils sont sincères et qu’ils sont dans la pire situation», nous dira un citoyen qui venait de remettre quelques pièce à une femme. Comme lui, des centaines de citoyens ont fait le même geste au moins une fois depuis l’apparition de cette autre catégorie de misérables qui écument la ville des genêts. Nous nous sommes rapprochés de trois parmi eux, deux jeunes filles et un jeune homme, originaires du Niger, qui faisaient la manche sur la rue Abane Ramdane. Ils nous ont confié avoir fui leur pays pour vers l’Algérie par instinct de survie, mais que pour l’heure, ils n’ont même pas quoi manger. Ils se disent être dans l’obligation de faire la manche, le temps de trouver du travail. Les services concernés sont, en tous les cas, interpellés pour leur venir en aide et leur éviter le pire. 

Karima Talis

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