Privés d’eau depuis maintenant deux semaines, les citoyens des localités d’Ath Yakhlef et d’Assif Assemadh sont montés au créneau en bloquant, avant-hier après-midi, le chemin de wilaya n°98, au niveau de la bourgade Iroufa, sise à mi-chemin entre ces deux importantes localités. Le maire et le chef de la daïra de M’Chedallah, qui se sont aussitôt rendus sur les lieux, n’ont pas pu ramener les dizaines de protestataires à la raison. Ces derniers posent comme seule condition, pour libérer cet axe routier, de voir de l’eau couler à nouveau dans leurs robinets, d’autant plus que cette action est intervenue après plusieurs requêtes, verbales et écrites, d’une population qui a soif et qui est pourtant située dans l’une des plus riches régions de la wilaya de Bouira, en matière de ressources hydriques. Les protestataires, avec qui nous nous sommes entretenus, affichent une farouche détermination et se disent décidés à ne pas lâcher prise, affirmant que «la fermeture de cette route à grande circulation serait maintenue jusqu’à satisfaction de notre revendication». Nos interlocuteurs, qui ne décolèrent pas, dénoncent aussi l’énorme retard du projet d’adduction en AEP, lancé depuis une année. Rappelons que cette route dessert toute la partie nord des daïras de M’Chedallah et Bechloul, et sert aussi de voie de dégagement, à chaque fois que surviennent les fréquents incidents sur la RN5, entre El-Adjiba et Ahnif. Le blocage de ce tronçon risque, pour ainsi dire, de pénaliser des centaines d’automobilistes, notamment les milliers de routiers qui se dirigent vers la wilaya de Béjaïa. Reste à espérer que les autorités locales trouvent rapidement une solution pour mettre fin au calvaire de la population de ces localités et libérer rapidement cette route des plus stratégiques.
Oulaid Soualah