Après avoir fermé à la circulation le chemin de wilaya CW98, durant la journée d’avant-hier lundi, pour dénoncer « la longue pénurie d’eau », et ne voyant rien venir, les citoyens d’Ath Yekhlef, Verghut et Irrufa viennent de passer à une étape supérieure dans leur mouvement de protestation, en procédant, hier dans la matinée, à la fermeture des sièges de la daïra et de l’APC de M’Chedallah. Sur les lieux, les protestataires rencontrés se disent outrés et expliquent la radicalisation de leur mouvement du fait que « le projet d’adduction à partir d’El Ainser Averkane au profit de nos localités a été mené à terme et livré depuis deux ans, de même que les réseaux de distribution et enfin du réservoir d’une capacité de 500 m3 ont été réalisés et réceptionnés, mais sans que la mise en service de l’AEP ne soit effectuée à ce jour », disent les villageois. À ce propos, M. Youcef Azzouz, élu à l’APC sur la liste des indépendants, évoquera la contrainte d’une vanne d’arrêt comme étant à l’origine de cet énorme retard pour la mise en service de l’ouvrage. Selon le même élu, il y a un bras de fer entre les citoyens et les services de l’ADE et de l’APC. Ces dernières posent comme condition préalable à cette mise en service « la pose de compteurs individuels d’eau ». Condition rejetée par les citoyens, qui sans refuser carrément l’installation de compteurs exigent à ce que des essais soient d’abord effectués pour vérifier que l’ouvrage (adduction) peut être réellement opérationnel. Au vu des informations recueillies sur place, il ressort que ce mouvement de protestation trouve son explication dans un manque de communication entre administrateurs et administrés, d’où la nécessité de l’implication du mouvement associatif et des notables, pour arbitrer ce conflit qui risque de perdurer et de prendre de l’ampleur. Un radicalisme qui n’arrangera ni les uns, ni les autres, et qui se répercutera durement sur le quotidien, déjà peu enviable, d’une population qui a trop longtemps souffert du chômage, de l’insécurité et du désordre, sous ses multiples faces, d’où ce manque de confiance entre citoyens et gestionnaires des affaires publiques.
Oulaid Soualah