Le centre culturel de M’Chedallah a abrité jeudi dernier, une rencontre qui a regroupé des éleveurs de bovins, des élus de l’APC et les membres de la cellule de crise de la daïra de M’Chedallah. Une rencontre à laquelle a appelé l’APC par voie d’affichage au niveau des places publiques de l’ensemble des localités pour débattre de cette épidémie qui a déjà atteint 25 vaches dans la région et des moyens de lutte à mettre en place pour en réduire de ses effets et éviter d’autres pertes. La première à intervenir était la vétérinaire de la subdivision agricole, Mlle Moussif, qui a présenté un état des lieux après l’allocution d’ouverture donnée par un membre de l’exécutif communal. La vétérinaire se félicita du fait qu’hormis les 25 vaches atteintes par cette épidémie, dans la région, et les 05 autres mortes des suites d’un manque d’entretien et d’insalubrité dans l’étable où elles se trouvaient au niveau d’Aharrach, en périphérie sud de Raffour, aucun cas de la fièvre aphteuse n’a été jusqu’à ce jour, dépisté dans la commune. Les 25 vaches, abattues au niveau de l’abattoir communal, ont été ramenées des communes voisines Chorfa et Aghbalou. Elle s’est étalée ensuite sur les précautions à prendre pour éviter la contamination. Elle a insisté sur la séquestration du cheptel à l’intérieur des étables après désinfection au chlore et à la chaux, la vaccination immédiate des bêtes qui ne le sont pas encore, la désinfection des aliments et de l’eau comme elle a souligné aussi la nécessité absolue d’éviter tout déplacement des bêtes. Une série de mesure qui ne sont pas sans faire réagir plusieurs éleveurs extrêmement angoissés et au bord de la crise des nerfs, notamment ceux qui sont en rupture de stock du foin et de la paille et qui se voient interdire d’aller renouveler les quantités de ces aliments qui est l’une des mesures à prendre pour éviter la contamination à partir des bottes de foin ou de paille non protégées durant leur engrangement. « Mais qu’allons nous faire ? », tonnera Saïd, un éleveur de Thamourth Ouzemmour. « Nous n’allons tout de même pas laisser nos vaches mourir de faim», ajoute-t-il. Les services de sécurité sont instruits de saisir ces aliments de bétail s’ils venaient à être acheminés d’ailleurs comme ils veilleront aussi à interdire aux éleveurs de mener leur bétail dans les champs et les pâturages. Mohand Arab, un autre éleveur, hurla d’un ton rageur : « Alors, c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités pour nous fournir des aliments sains ». La vétérinaire reprend la parole pour expliquer que cette interdiction des pâturages s’explique du fait de la prolifération des sangliers qui peuvent véhiculer le virus de la fièvre aphteuse et contaminer les terrains et les points d’eau au même titre que plusieurs autres animaux sauvages ou autres meutes de chiens errants. Elle a clôturé son intervention en informant les présents de la disponibilité des produits désinfectants au niveau du bureau d’hygiène communal et confirma l’arrivage d’un nouveau quota de vaccin au courant de cette semaine.
Oulaid Soualah
