«Médiatisation de mouvements politiques. Mouvement de Kabylie d’avril 2001», tel est le titre du premier livre du journaliste Moussa Ouyougoute paru, récemment, aux éditions PAF, (Presses académiques francophones) Sarrebruck, Allemagne. « Il s’agit d’un travail que j’ai réalisé dans le cadre d’une maîtrise à Sciences Po Grenoble », nous précise l’auteur qui souligne que le sujet porte, comme l’indique le titre, sur « la médiatisation du Mouvement de Kabylie d’avril 2001. Comment nous les journalistes et correspondants de presse avions couvert cette mobilisation d’une ampleur sans équivalent. J’ai circonscris le travail à une seule région de Kabylie : Béjaïa en l’occurrence. Et à certains titres de la presse francophone plus particulièrement ». Il explique : « J’ai essayé de démontrer que les animateurs du mouvement (Mouvement citoyen, mouvement des Arch.,…), conscients du rôle que pouvaient jouer les journalistes, avaient adopté leur stratégie en fonction des médias en général et de la presse écrite en particulier. Ils étaient certains d’avoir un article du correspondant local, censé couvrir les assemblées générales, les marches, meeting et sit-in, et espérer par la même occasion obtenir au niveau des rédactions centrales des articles des analystes, des éditorialistes, voire même des chroniqueurs » Se voulant plus précis, Moussa Ouyougoute, journaliste au quotidien francophone Liberté souligne que l’ouvrage ne traite pas du mouvement sociopolitique de 2001, mais de son traitement médiatique. « C’est une réflexion sur le métier de journaliste et de son évolution. On a vu comment travaille un journaliste en situation de crise. C’est d’ailleurs le premier mouvement d’une telle ampleur que la presse privée, dite indépendante, a eu à couvrir. Octobre 1988, il y avait le monopole sur les médias », détaille-t-il. L’auteur de « Médiatisation de mouvements politiques. Mouvement de Kabylie d’avril 2001» estime que « les interrogations étaient de ce fait à l’intersection de la sociologie du journalisme et de la sociologie des mouvements sociaux : comment la presse a-t-elle rendu compte de cette mobilisation ? A quelles contraintes ont été confrontées les journalistes dans l’exercice de leur métier ? », en affichant son intention de poursuivre cette réflexion dans le cadre de sa thèse de doctorat en sociologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) Paris sous la direction de Sabine Chalvon et d’Alain. Moussa Ouyougoute est journaliste depuis bientôt une vingtaine d’années (Tribune, Quotidien d’Oran,…). Il dirige actuellement le bureau régional de Liberté à Béjaïa. Ancien diplômé de Sciences Po Grenoble et titulaire d’un Master Etudes internationales et européennes (Faculté de droit de Grenoble). Il est aussi doctorant en sociologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) Paris.
B.S.