Les récoltes des figues fraîches et des figues de barbarie, arrivées à maturité, il y a quelques semaines, sont à l’origine d’une spectaculaire ruée des citoyens qui prennent d’assaut les champs.
Deux récoltes qui arrivent à point nommé pour garnir les Meidas et remplacer les autres desserts trop chers après que les bourses ne soient vidées par les dépenses du mois du Ramadhan. Tôt le matin, les vergers sont pris d’assaut par des groupes d’hommes et de femmes équipés de corbeilles en osier, de paniers ou de cageot de perches, spéciales pour la cueillette de figues de barbarie. Ils sont confectionnés à l’aide des tiges de lauriers roses, de roseaux ou fabriquées par des ferronniers. Ainsi, depuis la première semaine après le mois de Ramadhan, les champs ont renoué avec des animations particulières qui ressemblent à celle de l’hiver durant la cueillette des olives. Tout se déroule dans une ambiance de fête. Cependant, pour la consommation certaine mesures de précaution sont vivement recommandées, notamment pour les figues fraîches qu’il faudrait soit éplucher soigneusement auparavant, soit laver à l’eau pour les débarrasser de toutes les impuretés qui s’y accrochent vue que leur peau est enduite d’une matière sucrée collante qui attire toutes sortes de mouches et d’insectes en plus de la fine poussière polluée qui l’enveloppe. Concernant les figues de barbarie, il ne faut pas les manger modérément pour éviter de pénibles constipations. Les figues fraîches consommées chaudes provoquent des diarrhées en plus des risques d’intoxication à cause des impuretés qu’elles accrochent. Un risque qu’on ne retrouve pas dans les figues de barbarie bien protégées par leur peau, sinon celui de recevoir quelques épines très fines. De plus, même exposé au soleil caniculaire, une fois épluché il se produit sur ce fruit un phénomène que personne ne peut expliquer vu qu’une fois extrait de son enveloppe il met moins de dix minutes pour devenir carrément glacé même s’il est exposé au soleil. A noter que contrairement aux années précédentes, les récoltes de ces deux fruits sont abondantes et épargnées par les chaleurs caniculaires, avec des pics qui frôlent bien souvent les 44° à l’ombre, et le sirocco qui a sévi depuis le début du mois d’août, au grand bonheur des ménages à faibles revenus qui ne peuvent s’offrir d’autres fruits de saison dont les prix sont hors de portée des petites et moyennes bourses. Ces ménages pourront ainsi garnir leurs tables à moindres frais jusqu’à la mi-septembre qui marque la fin des deux récoltes. Notons, pour conclure, que même la récolte d’olives qui s’annonce fort prometteuse cette année avec des branches qui commencent déjà à plier sous le poids des grains qui prennent du calibre à vue d’œil, a été elle aussi, épargnées par ces fortes chaleurs qui l’affectait durement par le passé.
Oulaid Soualah

