Entre défaillances et inquiétudes

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Le virus de la fièvre aphteuse se propage à travers les quatre coins de la wilaya de Bouira à une vitesse vertigineuse.

Plus de 300 cas ont été déjà signalés depuis l’apparition de la maladie. Les services de la DSA, sur le qui-vive, sont carrément submergés par les diverses interventions. Hier encore, les services vétérinaires étaient dans la commune de Taghzout afin de dépister d’éventuels cas de cette maladie. Toutefois, les actions menées par les dits services, visant à lutter contre la propagation d’épidémie sont parfois remises en cause par certains agriculteurs de la wilaya. Ces derniers soulèvent plusieurs « défaillances » de la part de ces services, notamment en ce qui concerne la disponibilité des vaccins ainsi que la prise en charge des cheptels atteints par le virus.

Les services vétérinaires montrés du doigt

C’est le cas notamment d’un groupe d’éleveurs de la région d’Oued El Berdi, à l’Est du chef-lieu de la wilaya, qui nous ont affirmé que les services de la DSA n’ont jamais procédé aux opérations de désinfection et de stérilisation des fermes et des hangars touchés par le virus. Une procédure obligatoire à laquelle recourent systématiquement les services vétérinaires en cas de détection des germes de la maladie. Dans la région d’Oued El Bardi, pas moins de 60 vaches laitières ont été atteintes par ce virus et abattus par les services concernés. « Mon cheptel, constitué de 19 têtes, a été totalement atteint par le virus. C’est du moins ce qu’avaient constaté les vétérinaires de la DSA, qui m’ont ordonné d’abattre toutes mes bêtes, chose que je n’ai pas hésité à faire, bien que 7 de mes vaches étaient porteuses. Mais malheureusement, et depuis que j’ai effectué l’opération d’abattage, les services de la DSA n’ont effectué aucune opération de désinfection et de stérilisation des lieux. Ils m’ont seulement livré un bon pour l’acquisition d’un demi litre de produit désinfectant que je devais appliquer moi-même ! », explique un éleveur de cette région qui s’interroge quant à l’efficacité des opérations d’abattage des vaches atteintes, si elles ne sont pas suivies d’autres opérations, notamment de désinfection. « Désormais, les agriculteurs de la région se demandent si les services vétérinaires parviendront à mettre définitivement un terme à la propagation du virus, en continuant à négliger les opérations de désinfection. En ce qui me concerne, je ne pourrais pas m’aventurer à chercher à acquérir d’autres vaches, si le hangar n’est pas désinfecté car ça risque de recommencer », dira un autre éleveur également victime de la propagation de la fièvre aphteuse.

 

Les éleveurs dans l’expectative

Le cas de ces agriculteurs n’est pas unique. En effet, d’autres éleveurs de plusieurs région de la wilaya affirment avoir agi à titre individuel et sans l’implication des services de la DSA « J’ai vendu 82 têtes atteintes du virus à des bouchers de la région, à raison de 200 DA le kilogramme, mais en aucun cas les services de la DSA n’ont été informés de mon cas », se désole un éleveur de la commune de Souk El Khemis, au sud de la wilaya de Bouira. D’autres éleveurs de la wilaya font état d’un manque flagrant de vaccins. C’est le cas d’un propriétaire d’un cheptel bovin d’une centaine de têtes de la commune de Saharidj. Il faut dire que ces éleveurs sont dans le flou le plus total. D’un côté leur cheptel est décimé avec tout ce que cela engendre comme répercussions négatives sur le plan financier, et de l’autre, un vaccin qui se fait toujours attendre. D’ailleurs, et à propos de cet antidote, certains vétérinaires interrogés ont fait savoir qu’il existe sept types de virus de fièvre aphteuse, nécessitant sept catégories différentes de vaccins. Les campagnes de vaccination, lancées auparavant, se sont avérées inefficaces. A titre d’exemple, dans la commune d’Aghbalou, à l’Est de la wilaya, 21 têtes bovines atteintes ont été abattues, avant-hier, par les services vétérinaires. Pourtant, certaines de ces bêtes avaient été vaccinées lors de la récente campagne de vaccination. (Voir article d’Oulaïd. S). Ce cas conforte la thèse avancée par les vétérinaires, selon laquelle il existe sept types de virus de fièvre aphteuse. Et chaque type de virus nécessite un vaccin spécifique. Ce qui explique, peut-être, l’inefficacité des vaccins inoculés lors de la campagne de mai dernier. Dans le but d’en savoir davantage sur le sujet, nous avons tenté de prendre attache avec les services agricoles (DSA) de la wilaya, mais ces derniers demeuraient injoignables. 

O. K.

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