Huit ans après…

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Malgré les années, Cherif Hamani n’a pas changé. Il n’a rien perdu. Les années ne semblent pas l’avoir affecté. C’est à peine si sa moustache et son habituelle barbichette ont pris un coup de gris…

Bien « conservé », il offre toujours l’image de ce jeune qui ne cède pas à l’âge. Il a l’apparence intacte. Des années cumulées, il ne semble prendre que de la sagesse, de la maturité et du tempérament. Et il en a mis une sacrée dose dans ce nouvel album qu’il vient de commettre. Huit ans après, Cherif Hamani revient donc avec un nouveau CD de dix titres à travers lesquels il nous « emmène comme par magie vers les méandres de l’âme de notre société ». Il chante la paix, la réconciliation, le déchirement entre deux êtres qui s’aiment, l’amère séparation avec les parents, l’amour blessé… Il livre tout avec doigté et finesse. Avec des mots et le verbe minutieusement mesurés. La poésie est tout aussi soigneusement travaillée, de même que la musique. Des qualités qu’on ne retrouve pas forcément chez tous. Chez Cherif Hamani, ça coule de source. C’est ce qui fait de lui un artiste. Un vrai, un artiste complet. Il n’a pas la meilleure voix du monde, mais on prend plaisir à l’écouter. Il manie agréablement les mots et la mandoline. Il le fait sans effort. « C’est comme ça. Composer, chanter, c’est ce que j’ai toujours aimé faire, » expliquait-il, hier, lors d’une conférence de presse qu’il animait en compagnie de son agent Arezki Azouz. A l’occasion, il révèlera qu’entre son métier de comptable et le chant, il n’a pas mis longtemps pour réaliser pour lequel battait le plus son cœur. Au sujet de son absence de la scène artistique, il l’impute à « certains principes » dont il s’est rendu prisonnier. « Je n’ai jamais arrêté de produire, sauf que les temps ont changé. Mais pas moi. Je ne pouvais pas aller réclamer d’un éditeur de me produire.  Je n’ai jamais fonctionné de la sorte et je ne veux rien changer à cela. Un artiste n’est pas à vendre. » Voilà tout est dit. Ou presque. Car Cherif avoue aussi être absorbé par son travail, depuis qu’il s’est installé en France. Mais l’artiste semble tout de même conscient qu’il doit atténuer un peu cette absence, ce retrait qui a l’air de lui peser aussi. Il dit d’ailleurs tout haut qu’il a hâte de retrouver son public. Et « normalement ça se fera très prochainement ». Ca sera à l’occasion d’une tournée qu’il prévoit, au plus tard, en mars prochain. « Si on arrive à caser toutes les dates pourquoi pas avant la fin de l’année ! », avance de son côté Arezki Azouz qui s’occupe désormais de l’agenda de l’artiste.

       

Djaffar C.              

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