Les élus du RCD, du RND et les Indépendants ont scellé une alliance, lors d’une rencontre tenue avant-hier. Ils sont au nombre de 12 sur les 23 que compte l’APC de Tizi Ouzou.Le FFS de son côté a contracté une alliance avec les élus du FLN, lequel groupe totalise 11 élus.L’APC de Tizi Ouzou qui revient au FFS, dont le maire est M. Bensalem, connaîtra d’entrée un blocage. Le FFS qui refuse tout rapprochement avec les Indépendants a joué une carte à risque, puis ces derniers se sont alignés avec le RCD et le RND.Finalement, le discours de campagne à consommation publique, tenu par le RCD et le FFS, relevait de la pure démagogie. Stigmatisant le FLN et le RND, qualifiés de tous les sobriquets, pour qu’en définitif des rapprochements inattendus s’opèrent. Lors de la campagne électorale, les populations ayant suivi les rencontres publiques du FFS et du RCD se sont vues bourrées de consignes et de mises en garde contre le FLN et le RND, taxés de partis du pouvoir, à la solde du DRS. A présent, des alliances se tissent à tout va contre tout l’esprit développé lors de la campagne électorale. Tout ce qui est interdit aux populations s’est autorecommunauté aux partis et aux élus. Au niveau de l’APW de Tizi Ouzou, les rapprochements se sont formalisés et opérés à la faveur du FFS, qui a bénéficié de la caution politique du FLN, du RND et du PT, contre la désapprobation du RCD. Dans certaines municipalités, le RND a fait bloc avec le parti de Saïd Sadi, comme c’est le cas à Fort National, pour permettre au RCD d’être aux commandes de l’APC, sans risque de blocage. Par contre à Boudjima, l’APC est verrouillée. Le RND qui a eu besoin du soutien du RCD, pour piloter l’APC, s’est vu refuser la solidarité. Le RND est tombé dans le piège de soutenir le RCD, là où ce dernier dirigerait l’APC, et n’obtient pas le retour d’ascenseur là où la caution du RCD aiderait le RND à briguer la magistrature. Mais le coup de théâtre est celui de la configuration d’alliances à l’APC de Tizi Ouzou. Au nombre de 12, le bloc RCD-RND et Indépendants réclament la première vice-présidence et au moins deux commissions. Le FFS, en coude à coude avec le FLN, ne veulent pas lâcher du lest sur ces doléances. Le blocage de l’APC commence d’ores et déjà, l’exécutif ne sera pas installé, une crise par anticipation s’installe à l’APC de Tizi Ouzou, avant même d’arriver à la phase des délibérations.L’alliance RCD-RND-Indépendants, qui selon la déclaration du représentant du RND, restera soudée, et forme la majorité blocante avec 12 élus, contre 11 du FFS-FLN.Les trois coalisés contre le bloc (FFS-FLN) revendiquent une répartition équitable des organes de contrôle et de gestion de l’exécutif, avec en prime la première vice-présidence, contre quoi, au nombre de 12, ils pratiqueront de l’opposition à toute initiative du maire, jusqu’au terme du mandat de 18 mois.Les indices d’une crise commencent à prendre forme, l’APC de Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, fait objet de convoitises politiques, eu égard à son importance stratégique. Les municipalités à majorités relatives, au nombre de 44, n’ont pas toutes obéi à la logique d’alliance expérimentée à l’APW. Les élus des mairies échappent au contrôle des appareils, et seuls les FFS et FLN respectent le deal politique de cohabiter, tandis que le RND balotte. On ne sait pas à quelle tactique répondent ces éculabrateurs politiques du RND. Ou bien les alliances au niveau des élus des municipalité, sont-elles tissées sur la base d’affinités individuelles et dictées par l’intérêt intrinsèque des populations locales ?En tout état de cause, les calculs partisans sont plus braqués aux échéances de 2007, que sur la prise en charge des préoccupations des citoyens.Les élections partielles de novembre passé révèlent que les partis politiques habitués à dominer dans la région ont reculé, puisqu’il y a montée des FLN-RND-PT-Indépendants, qui ont pu chasser sur leur terrain naturel. Le FLN qui a connu une traversée du désert, a glané 125 sièges, le RND 93 sièges, le PT 10 sièges, les Indépendants 71 sièges, le FFS 188 sièges et le RCD 139 sièges, sur un total de 609 sièges sur l’étendue des 67 APC et APW de la wilaya de Tizi Ouzou.
Khaled Zahem