À l’instar des autres localités de la commune d’Ath Mansour, le village Ath Bouali, peuplé de plus de 3000 habitants, connaît une urbanisation croissante, ce qui est normal.
Toutefois, l’urbanisation ne s’effectue pas d’une manière rationnelle et ordonnée. Même si les anciennes constructions de taddart ne sont pas à mettre en cause, puisque ces bâtisses ont été érigées au style kabyle ancien, il n’en demeure pas moins que les nouvelles constructions n’obéissent à aucune règle d’urbanisation, et se trouvent, par voie de conséquence, en proie à l’anarchie. De loin, le village donne la vue d’une agglomération mal organisée et bariolée. Cette localité n’a aucun charme. Aucun style architectural, aucune harmonie et la peinture diffère d’une bâtisse à l’autre. « C’est vrai que le village d’Ath Bouali manque d’organisation en matière d’urbanisme. Chacun construit à sa façon. Les maisons ne sont pas disposées de manière harmonieuse d’où ce patchwork d’habitation qui donne une vue d’objets hétéroclite », nous dira un habitant de ce village. Le comble dans tout cela, c’est ce manque de rationalisation dans la construction. En effet, le centre du village est tellement saturé que les habitants, notamment les nouveaux mariés, se voient contraints de construire à l’extérieur, en bas du village. Et c’est la calamité : de nouvelles habitations sont construites sur des terres agricoles. Le béton avance inévitablement en grignotant de larges surfaces de ces terrains. Durant notre virée dans ce village, il nous a été donné de constater cette urbanisation sauvage qui menace les terres agricoles et les oliveraies notamment. Au lieu-dit Tibhirine, les oliveraies ne sont pas encore touchées par l’urbanisation effrénée. Mais au rythme où vont les choses, il y a un grand risque sur elles.
Y. Samir