La saison estivale bat son plein à Béjaïa. Les touristes et les émigrés n’arrêtent pas d’affluer et de se faire de plus en plus nombreux sur les différentes places de la ville, comme en témoigne la fameuse place Gueydon. Les marchands de grillades qui se sont installés sur les grands axes, comme la route de Sétif ou le carrefour d’Aamriou, n’arrivent plus à satisfaire tous les clients qui débarquent chez eux, en famille, dès la tombée de la nuit. Les vendeurs de glaces sont littéralement envahis par des nuées de clients. Quant à la circulation automobile, elle est devenue si dense que, sur les grandes artères comme le boulevard de « La liberté » ou celui de Krim Belkacem, les voitures roulent pare-choc contre pare-choc avec des arrêts des plus exacerbant aux différents croisements. Ainsi et depuis la fin du mois de Ramadhan, les automobilistes les plus téméraires ne pourront pas dépasser la vitesse de 10 km à l’heure quelle que soit la rue empruntée. Et si vous tombez, et vous le serez sans aucun doute, sur l’un des nombreux et interminables cortèges nuptiaux qui vous crèveront les tympans avec leurs klaxons, il faut multiplier par trois ou même par quatre la durée habituelle nécessaire pour se déplacer en voiture d’un quartier à un autre. En rase campagne, si vous devez parcourir un tronçon de 25 km pour se rendre à la place d’Aokas ou celle de Boulimat, prévoyez avec les goulots d’étranglement à Tichy ou l’enfer du carrefour d’Aamriou, une durée raisonnable de deux heures et demi à trois heures. A noter que durant la saison estivale, les bus de transport de voyageurs vers les plages ne sont plus tenus de respecter les horaires. L’essentiel pour eux est de faire le plus grand nombre de rotations pour satisfaire le plus grand nombre de clients. Les piétons en cette période ne sont pas mieux lotis. Ceux qui sortent en fin de journée pour lécher les vitrines doivent accepter de marcher épaule contre épaule dans des rues déjà étroites. Quant aux prix des fruits et légumes, ils sont au moins multipliés par deux. Et ce calvaire, les habitants de Béjaïa le subissent chaque année de juillet à septembre. Et beaucoup parmi eux se demandent sincèrement qu’est-ce qu’ils ont à gagner en habitant dans une région à réputation touristique. Il n’échappe à personne que les touristes dépensent de l’argent, lequel augmente le chiffre d’affaires des commerçants de la ville et renfloue de ce fait par le biais des impôts les caisses de l’Etat et une partie de cette recette revient à la ville qui a accueilli les touristes sous forme d’aménagement des lieux de détente, de réfection des routes, de réalisations d’autoponts, de trémies et autres. Or, Béjaïa est une ville qui, même si elle reçoit chaque année des milliers de touristes, hormis le carrelage des trottoirs et une trémie à Iheddaden et une autre à Aamriou, ne connaît encore rien de ces équipements modernes. Les rues des quartiers périphériques sont toujours défoncées et rien ne semble être entrepris pour fluidifier la circulation que ce soit vers les plages ou en ville même. Les touristes choisissent Béjaïa pour se détendre sur ses plages et apprécier ses sites enchanteurs et non pour dépenser leur énergie dans les embouteillages et les bousculades.
B. Mouhoub
