Le poisson toujours aussi cher !

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Les risques d’intoxication alimentaire sont existants durant toute l’année, mais en saison estivale, ils sont plus importants en raison des fortes chaleurs qui favorisent la prolifération des microbes. La rupture de la chaîne de froid ou l’absence même de cette dernière, ainsi que le non-respect des règles d’hygiène accentuent le spectre des intoxications. Le danger est encore plus accentué chez les poissonniers activant dans le centre de Chemini et dans les différents hameaux de la localité.   Dans la commune de Chemini, les poissonniers continuent d’écouler leurs marchandises sans se préoccuper des conditions d’hygiène qui font défaut. L’étalage des caisses de poisson à l’air libre, sans prise en compte des commodités sanitaires minimales, laisse perplexe le consommateur, souvent obnubilé par une qualité douteuse du produit. Nul besoin de gamberger longtemps pour se rendre compte de l’inanité des règles d’hygiène auxquelles font fi les vendeurs de poisson, d’autant plus que les caisses contenant ladite marchandise est exposée à la poussière et aux mouches qui s’ajoutent au décor, ce qui compromet davantage la santé du consommateur. En cette période caniculaire, ce produit cessible est vulnérable aux pics de températures qu’affiche le mercure. De facto, le poisson se détériore et s’avarie vite sous l’effet de la chaleur, et en absence des moyens de conservation, les qualités nutritionnelles et gustatives du poisson ne sont guère de mise. Un consommateur que nous avons rencontré sur les lieux semble être médusé par le prix exorbitant de la sardine, en dépit de sa mauvaise qualité (sous l’effet de la canicule). « Le poisson est devenu tellement prisé qu’il faut le prescrire sur ordonnance », ironise-t-il.   Approché par nos soins, un jeune vendeur de poisson, rencontré dans une petite bourgade en train de détailler sa marchandise, nous dira : « Je ne suis qu’un simple revendeur pour le compte d’un patron. La vente de poisson a de tout temps était ainsi, sans glace ni chambre froide ». Ce qui a attiré notre attention, lors de cette entrevue est le recours de ce jeune vendeur à l’arrosage de ses cagettes par de petites quantités d’eau, lesquelles, selon lui, vont rafraîchir et revigorer le poisson. Et afin de pallier à l’absence de glace, censée recouvrir les caisses, le jeune poissonnier fait recours au système D, à savoir des feuilles de journal mouillées. La flambée des prix du poisson, conjuguée à l’absence de mécanismes de régulation ne fait qu’éloigner le consommateur de ce produit, pourtant prisé. Résultat de la course, la filière pêche ne cesse de s’enliser dans les abîmes, sans une véritable politique pouvant redresser la barre en régulant cette activité. Notons que la sardine reste trop chère et hors de portée des ménages, entre 300 et 400 dinars le kilo. 

 Bachir Djaider

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