C’est un joyau de verdure, un espace vert créé au début des années 70 par les agents forestiers pour embellir le périmètre urbain de Bouira. Kef Lamamra, c’est son nom, occupe le versant ouest de la ville, à savoir les quartiers Zerrouki et Aïn Graouche, comme il longe la RN5 (Alger-Constantine) sur plusieurs dizaines de mètres. Cet espace boisé autrefois paisible, propre et offrant un décor des plus charmants à cette portion de la ville de Bouira, commence à perdre de son prestige et de ses qualités intrinsèques qui en faisaient un poumon essentiel du périmètre urbain. Au vu des tas d’ordures qui jonchent les espaces entre les arbres et des amputations successives dont fait l’objet ce joyau au profit d’une urbanisation forcenée, Ammi Saïd, un agent forestier en retraite est incapable de cacher son chagrin et sa déception; lui, qui, au début des années 70, a fait partie du personnel technique qui a mobilisé autour de lui des ouvriers et des volontaires pour boiser un versant broussailleux et inculte et le transformer en une merveille de la nature. « Parmi tous les projets du même genre auxquels j’ai participé celui de Kef Lamamra est particulier. Il avait réussi avec un taux de 100 %. Ceci, grâce aux entretiens permanents que nous prodiguions aux jeunes plants. Mais, aujourd’hui, je constate que le béton, les infrastructures routières et les décharges sauvages sont en train d’engloutir tous les espaces de récréation et de détente », déplore Ammi Saïd. Avec un minimum d’aménagement, qui comprendrait des sentiers pédestres, des sièges en bois et d’autres commodités, cet espace vert aurait pu se transformer effectivement en lieu de détente non seulement pour les habitants des quartiers limitrophes, mais également pour les voyageurs qui passent par la RN5 en direction de l’Est ou d’Alger.
N. M. Taous
