Des potentialités, mais…

Partager

La commune d’Ighil Ali, dont le chef-lieu communal est distant de 93 kms de Béjaïa, fait partie de ce lot de communes déshéritées de la wilaya où la vie de tous les jours n’est certainement pas facile.

Toutefois, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce ne sont pas les atouts et les potentialités qui manquent dans cette municipalité située en zone montagneuse, laquelle est caractérisée par un relief topographique des plus accidentés. Et c’est justement ce relief que l’on voit d’un mauvais œil dans cette localité qui pourrait être l’une des clés de sortie de cette léthargie et marasme, qui sont caractéristiques de cette région. En effet, les montagnes et les pitons, qui surplombent ce chef-lieu de commune, pourraient servir dans le secteur du tourisme de montagnes, eu égard à la beauté féerique et au panorama à couper le souffle qu’offrent ces élévation géologiques, lesquelles se trouvent tapissées d’un couvert végétal dense, constitué en majorité de pin d’Alep qui s’étend à perte de vue, de chêne vert, d’oliviers, de maquis et autres espèces d’arbres. De potentiels sites touristiques il y en à « revendre » dans la municipalité d’Ighil Ali. Tous les villages de cette commune ont, chacun d’entre eux, une beauté exceptionnelle et une spécificité à découvrir. Que ce soit les villages d’Azrou, Tabouâanant, Zina, Mouka, Tazla, El Kelâa où Bouni, pour ne citer que ceux-ci, ils peuvent tous drainer des « grappes » de touristes qu’ils soient nationaux ou étrangers. Beaucoup de ces villages gardent encore jalousement les traditions ancestrales et surtout des maisons à l’architecture ancienne, d’où le charme irrésistible qu’ils dégagent. Un magnétisme contre lequel il est très difficile de résister. Cette particularité n’a pas échappé aux autorités locales, qui en avaient pris conscience de cette richesse non encore exploitée, malheureusement. Le maire de cette commune, M. Djoulaït, regrette beaucoup le fait que sa municipalité qui regorge en sites hautement touristiques, ne soit pas prise en compte par les services concernés. « A voir tous ces sites féeriques dans notre commune, qui demeurent non exploités, cela fait mal au cœur. Mais, il manque des structures d’accueil pour lancer le tourisme de montagne. Nous avons demandé à la tutelle la construction des auberges de jeunes à El Kelâa, Tazla et Tabouâanant, malheureusement aucune suite n’a été donnée pour le moment », déplore amèrement notre interlocuteur. Avec un peu de volonté le  tourisme de montagne pourrait, à lui seul, sortir la commune d’Ighil Ali de son marasme, d’autant plus que le chômage, là bas, a atteint un taux élevé. L’artisanat pourrait, à son tour, se développer et se relancer même à travers certains métiers qui tendent à disparaître, comme le métier à tisser, la bijouterie traditionnelle, la cordonnerie artisanale, la vannerie, etc., lesquels métiers étaient exercés avec force, autrefois, dans la région des Ath Abbas.

Syphax Y.

Partager