L'endroit reçoit des visiteurs de partout. Les gens viennent s'y approvisionner en eau de toutes les communes environnantes et même de celles de la wilaya de M'Sila.
La source de Meghnine est située sur le versant nord de la montagne qui porte le même nom, dans la commune de Bordj Okhriss. Son eau débordante, fraîche et désaltérante a même créé un espace de verdure dans un milieu plutôt sec et brûlé par le soleil torride de l’été. Nous sommes dans la commune de Bordj Okhriss, à quelque 60 km au Sud-Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira. À partir du carrefour de Aïn Tirzine, la route serpente vers le sud traverse les terrains céréaliers puis s’engage dans la rocaille. On est à presque 900 m d’altitude. La fontaine de Meghnine recueille les eaux cristallines de la haute montagne, le sommet étant situé à plus de 1 400 m. Douce en hiver et fraîche en été l’eau de Meghnine devient abondante et écumante au mois d’avril, lorsque les dernières calottes de neige auront fondu et se seront infiltrées dans le sol schisteux du versant de montagne. Après avoir coulé d’une façon naturelle et « sauvage » pendant des années, cette source a été prise en charge dans le projet d’emploi rural cofinancé par la Banque mondiale en raison de son débit intéressant et des grands services qu’elle est censée rendre aux populations riveraines de la région de Meghnine. Son aménagement a été confié à l’entreprise régionale de génie rural (ERGR-Zaccar). Elle a bénéficié d’un nouveau captage, de la construction d’un réservoir de 16 m3 et d’un abreuvoir. Depuis la réception du projet en 2008, l’ouvrage ne cesse de drainer des gens qui viennent s’approvisionner en eau, une eau dont on ne dit que du bien, voire à laquelle on prête plusieurs vertus thérapeutiques (lutte contre les calculs rénaux, facilitation du transit intestinal,…). Les troupeaux s’abreuvent dans la rigole située en aval de la source ou carrément dans l’abreuvoir conçu spécialement à cette fin. En ces journées torrides de la fin de l’été des dizaines de véhicules s’arrêtent pour faire les provisions dans des jerricans. Les familles n’hésitent pas à faire des pauses de quelques minutes, histoire de se rafraîchir et de se débarbouiller. « A chaque fois que je passe par là je n’hésite pas à remplir deux à trois jerricans, en plus de quelques bouteilles que je consomme en famille à El Harrach. Même les voisins du bâtiment me réclament de l’eau de la source Meghnine à chaque fois qu’ils apprennent que je suis en déplacement dans ma commune d’origine, à savoir Bordj Okriss », nous confie Ahmed, venu, avec toute sa smala, prendre un bol d’air et charger la malle de sa voiture de jerricans et bouteilles remplis de cette eau « bénie ».
N. M. Taous