Tirmitine se cherche encore

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La commune de Tirmitine est, sans aucun doute, la seule commune de la wilaya de Tizi-Ouzou à avoir trois versants, à savoir Tirmitine Haute, Ath Arif et Zerrouda qui ne communiquent pas par voies horizontales.

D’une population de près de 20 000 habitants, (19 861 exactement au dernier RGPH de 2008) avec 23 villages et hameaux, Tirmitine se cherche pour une meilleure stabilité depuis son détachement de la commune-mère (Draa Ben Khedda) en 1984, pour s’ériger en commune indépendante, mais son développement n’est pas pour demain en dépit des potentialités d’une agriculture de montagne.

Routes : Une prise en charge à revoir de manière sérieuse

Dans cette commune, les routes ne connaissent pas d’aménagements au bon moment, ce qui facilite la dégradation des chemins de wilaya (CW) et des chemins communaux (CC) qui ne sont pris en charge par les Travaux Publics et l’APC que rarement, ce qui pousse les responsables des comités de villages à dénoncer cette situation qui perdure depuis des années. Le comité donne des exemples frappants et personne ne dira le contraire. Il cite la dégradation du CC d’Ath Arif, la route à l’entrée de la commune, la route du village Tachat. Pire encore, la route menant vers le village dit « Ferme Daheb », ancienne route d’Ath Arif, qui n’a jamais connu d’aménagement. Alors, on devine son état mais aussi le désarroi des populations et des automobilistes. Si à l’intérieur des villages un semblant de dallage est fait, ce n’est pas le cas pour le versant de Zerrouda qui, selon le comité est en déficit flagrant. Les enveloppes allouées dans le cadre des PCD n’arrivent pas à satisfaire la commune entière et les entreprises engagées « font du bricolage ». cela dit, c’est le lieu dit la casse qui cause plus de désagréments aux automobilistes et la population locale.  Les désagréments causés par cette casse-auto sont aussi fréquents qu’exaspérants. Les embouteillages au niveau de la croisée des chemins, au niveau de la station service, sont quotidiens et durent parfois des heures et se prolongent jusqu’à Draâ Ben Khedda, au niveau de l’ancien passage gardé. Les retards provoqués, notamment pour les lycéennes et lycéens de Tirmitine, sont incalculables. Cette casse s’étend sur plusieurs kilomètres des deux côtés de la RN25 défigurant ainsi le paysage et l’environnement qui en reçoivent un terrible coup. L’agression est continuelle et c’est un passage obligé des autorités qui ne semblent pas s’inquiéter de cette situation qui perdure depuis de très longues années. A l’entrée de Tirmitine, tant du côté de Oued Fali (Tizi-Ouzou) qu’à partir de Draâ Ben Khedda, le croisement se fait juste au campement militaire, là un étang qui aurait pu être un lieu de détente même pour les familles est, malheureusement, devenu repoussant par un environnement sinistre et agressif : bouteilles de bière et d’alcool, déchets et autres sachets dégageant des odeurs nauséabondes. À la tombée de la nuit, c’est une file de véhicules (toutes catégories) qui y stationnent pour de très longues heures de buverie, laissant sur place des bouteilles et canettes. Un décor qui se prolonge dans toutes les rues et fossés de la wilaya de Tizi-Ouzou qui est qualifiée de wilaya « la plus consommatrice d’alcool » gommant l’étiquette de la « Petite Suisse ». 

La casse-auto sur la RN25 : un casse-tête !

Concernant, l’alimentation en eau potable, la commune n’est pas aussi bien lotie. La chaîne de Tassadort, commune de Tizi-Ouzou, alimente la commune de Tirmitine mais de façon anarchique et les habitants ne cessent de crier leur ras-le-bol car ce liquide est constamment absent des robinets, qui sont à sec depuis belle lurette. Le calvaire continue pour de nombreux villages, entre autres, Menasra, Berkana, Izanouthen. La population souhaite bénéficier, dans les meilleurs délais, d’une nouvelle chaîne d’alimentation qui puisse satisfaire tous les villages de la commune. « Le réseau est vétuste. Il faut de nouvelles conduites et un renfort d’alimentation du barrage de Taksebt », nous apprend-on. Au volet santé la commune de Tirmitine n’est pas dotée de structures adéquates. Non dotée du personnel médical et du matériel nécessaire pour son bon fonctionnement, la polyclinique de Tirmitine fait office d’un simple centre de santé qui manque de tout. Les comités des villages ont déjà dénoncé cette situation d’autant plus que les accouchements se font toujours à la polyclinique de Draâ Ben Khedda et le plus souvent à la clinique Sbihi de la ville de Tizi-Ouzou, qui continue à s’illustrer en enregistrant des décès successifs. Aussi, il est à relever la fermeture prolongée de la salle de soins de Ménasra faute d’aménagements et du personnel ainsi que la fermeture de la salle de soins d’Ath Arif. « Les responsables du secteur préfèrent la facilité c’est-à-dire la fermeture de la structure au lieu de se pencher sur le problème de manière sérieuse et définitive. Même si les autres salles de soins sises à Tirmitine Haute et au village Yahia (Zerrouda) sont ouvertes au public, mais elles fonctionnent sans moyens sanitaires et le  personnel médical, et ce, depuis la création de cette commune. Quant aux UDS (Unité de dépistage scolaire), il est inutile d’en parler. La direction de l’éducation ignore-t-elle le problème ?

Le lycée 800/300 : Un éternel chantier

Inscrit en 2004, le lycée 800/300 a connu des soubresauts, des oppositions, des arrêts de travaux, des redémarrages pour qu’en… 2014, il ne soit pas encore achevé et encore moins livré. Pour cela, les lycéennes et lycéens de Tirmitine continuent toujours de fréquenter le lycée Krim Belkacem de Draâ Ben Khedda. Ces élèves sont confrontés à un autre problème, celui des embouteillages qui surviennent sans cesse au niveau de la casse-auto, les contraignant à ne rentrer chez eux que vers 19h ou 20h. Leur demander de faire des efforts scolaires, c’est leur demander l’impossible. En 2014 encore, le collège d’Ath Arif et celui de Zerrouda n’ont pas de demi-pension alors qu’ailleurs, presque la majorité des CEM en sont dotés. L’école primaire du centre Laqsar, elle aussi, est dépourvue d’une cantine. Evoquant un autre segment à savoir le logement social, le comité de village cite un cas flagrant. « 50 logements sont réalisés depuis plusieurs années à Aberkane pour la résomption de deux cités coloniales, à savoir Bordj et Laqsar, dans le cadre de l’habitat précaire, mais un problème d’assainissement dû aux oppositions bloque les attributions. L’administration locale reste immobile sans pour autant tenter de faire bouger les choses et permettre aux futurs bénéficiaires d’avoir ce plaisir d’être à l’aise. L’immobilisme des responsables, à tous les niveaux, exaspère les gens. Il est temps que les autorités bousculent les choses car comme on dit : « La nature a horreur du vide ». L’habitat rural est très demandé par les populations. « Les bénéficiaires ne sont pas toujours dans le besoin. Il est préférable que chaque comité de village ait son représentant dans la commission d’enquête pour ce genre de travail qui intéresse toute la commune », regrette-t-on.  

Arous Touil

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