Avec l’approche de la fête de l’Aïd, les marchés à bestiaux connaissent une affluence de plus en plus grandissante des citoyens à la recherche d’un mouton à sacrifier. Si la sécurité sanitaire est assurée au niveau des marchés communaux, ce n’est pas le cas pour les marchés informels où l’absence de tout control sanitaire donne lieu à un réel danger. En effet, ces marchés prolifèrent à vu d’œil dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Il n’y a aucune règle, sauf celle d’attirer la clientèle à la recherche de bonnes affaires. On y trouve, d’ailleurs, des moutons affichés à des prix un peu moins exorbitants que ceux affichés ailleurs. Mais on est pas sûr si les règles sanitaires y sont respectées ou pas. A Tizi-Ouzou, comme partout ailleurs, des marchés sont improvisés sur les bas côtés des routes, voire même dans certaines places publiques au niveau des villages, où l’ont expose ces bêtes à la vente. Ainsi, des citoyens n’hésitent pas à s’improviser vendeurs et à ouvrir leurs garages pour y exposer leur « marchandise ». Pire encore, on assiste à des publicités de vente de moutons par internet ! Et ce n’est pas une blague. Un blog, consacré à la vente de véhicules d’occasions, a voulu tenter l’aventure à l’occasion de l’Aïd en exposant des moutons à la vente. Pour revenir au cas de la wilaya, il faut dire que Tizi-Ouzou n’a pas été épargnée par la fièvre aphteuse. Elle a même fait partie des wilayas les plus touchées sur le territoire du pays. Cette épidémie a eu raison d’un nombre important de cheptel de la région. La maladie n’a pas complètement été évincée et le risque de contamination existe toujours. Les services agricoles de la wilaya ont, d’ailleurs, multiplié les directives à l’occasion de l’Aïd El Adha, et l’ouverture des marchés pour la vente de moutons été conditionnée par la présence permanente d’un vétérinaire agréé. Ce dernier sera chargé de délivrer des certificats sanitaires pour les bêtes destinés à la vente. Ce qui n’est pas le cas au niveau de ces marchés occasionnels. Il est à noter que si les directives des services agricoles pour une surveillance sanitaires et vétérinaires sont appliquées au niveau des marchés hebdomadaires, ce n’est pas le cas pour les marchés informels. À ce niveau-là la vente échappe à tout contrôle et les vendeurs dictent leurs lois défiant toute réglementation. Même si cela se passe au vu et au su de tout le monde, aucune mesure n’est prise afin d’éviter ce genre de commerce qui n’est pas sans risque pour la propagation de la fièvre aphteuse. Ni part les services agricoles de la wilaya et encore moins par les APC qui abritent ce genre d’activité. Ces moutons vendus dans ces ères aménagés, à l’occasion de l’Aïd, deviennent ainsi susceptibles d’un danger réel pour les citoyens. Il n’est, en effet, pas sûr que ces bêtes disposent d’un certificat sanitaire délivré en bonne et due forme, par un vétérinaire. D’autant plus que le client, une fois séduit par le prix « cassé » qu’on lui propose, ne pensera sans doute pas à exiger de voir le certificat sanitaire de la bête. Contacté par nos soins, le directeur du commerce de la wilaya, M. Doghmane Akacha, souligne que la mission des services de la répression des fraudes se limitent « à vérifier l’origine et le respect des conditions d’abattage de la bête et d’où est issu le produit une fois exposé dans les boucheries ». Mais cela n’empêche pas le responsable de plaider pour une bonne sensibilisation des citoyens, notamment lorsque l’on parle des marchés à bestiaux informels. Car, rappelle-t-il, « les marché communaux sont obligatoirement pourvus d’un vétérinaire pour qui sont soumis les moutons avant d’être exposés à la vente ». Il assure, par ailleurs, l’implication de sa direction dans des campagnes de sensibilisation à travers les médias, et ce, dans le but de les inciter à réclamer le certificat sanitaire auprès du vendeur. Selon lui, c’est un droit pour l’acheteur afin de s’assurer de la bonne santé du mouton qu’il a acheté.
T. Ch.