Quel sort pour l’APC d’Azazga ?

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La situation est sans doute encore loin de connaître son épilogue à la mairie d’Azazga, dont les élus restent interdits d’accès depuis qu’un vaste mouvement citoyen, né d’une coordination de quatre villages de la municipalité, réclame ouvertement leur départ « immédiat ».

L’exigence mise en avant par les protestataires est ni plus ni moins que la dissolution de l’assemblée et le renvoi de l’ensemble des élus qui y siègent. L’exécutif, le maire en premier, est particulièrement montré du doigt avec un tas de charges et de reproches qu’on lui impute quant à sa « gestion catastrophique » de l’APC (voir nos précédentes éditions). Les faits, pour rappel, remontent à la semaine dernière, quand la population des villages d’Aït Bouadda, Azazga, Cheurfa N’Bahloul et Flikki a retenu, au terme d’un grand rassemblement, de procéder à la fermeture de l’étage occupé par les élus. Depuis, les bureaux de ce niveau sont mis sous scellés par les animateurs du mouvement, en attendant l’arrivée d’une commission d’enquête pour éplucher de plus près les dossiers retenus à charge contre l’équipe dirigeante de l’APC composée par une majorité issue d’une alliance FAN (dont est issu le maire) – FLN – RCD. C’est désormais chose faite puisque, depuis mercredi dernier, une commission, élargie aux différentes directions de divers secteurs au niveau wilaya, est à pied d’œuvre à Azazga. Selon les premiers éléments ébruités, la délégation est composée de plus d’une dizaine d’agents contrôleurs dont quatre à six femmes. Elle (la délégation) est arrivée tôt ce jour-là « vers les coups de neuf heures, neuf heures trente, ils étaient déjà là ». L’information est d’un des animateurs du mouvement de contestation, rencontré hier sur place. Ce dernier confirme qu’ils ont été par ailleurs, de suite reçus par les membres de la commission. « Nous avons été invités à une réunion de travail à peine une demi heure après leur arrivée. Pour la prise de contact, nous avons surtout eu à leur faire part de notre disponibilité à leur faciliter la tâche et surtout à les orienter vers le vif du sujet. Nous les avons aussi interpellés quant à la nécessité de faire des sorties et des investigations sur le terrain, car les manigances des élus n’ont pas, toutes, une trace administrative », dira pour sa part cet autre contestataire qui ne s’arrête pas là. « Comme je vous le dis, il n’y a peut-être aucune trace à la mairie de ce qui est fait à l’intérieur de l’enceinte de la crèche communale, mais allez-y voir sur place ! Le patrimoine communal est squatté par ceux-là mêmes qui sont censés le protéger. Ils se sont servi et en ont fait profiter leurs familles… Je ne généralise pas, mais ceux dont je parle se reconnaîtront. Des constructions personnelles sont en train de monter à l’intérieur de cette crèche. Que la commission fouine pour savoir à qui ces chantiers appartiennent et par qui et comment ont été délivrées les autorisations…  ». La voix évoque aussi « un espace vert squatté en plein centre-ville ». Le maire se serait, lui, fait attribuer, selon R. Allouache, un des animateurs de la contestation, un logement dans une promotion immobilière bloquée pendant longtemps, avant qu’il n’intervienne pour aider le promoteur à relancer le chantier. « Nous avons remis beaucoup de documents à la commission. Et ce sont des preuves irréfutables. Mais pour le moment, nous préférons la laisser travailler dans la sérénité. Normalement, nous serons entendus cet après-midi encore (hier ndlr). Le maire lui et les présidents des commissions ont été auditionnés jeudi dernier. Ils sont venus et nous avons enlevé les scellés pour qu’ils ouvrent leurs portes librement et entrent avec les membres de la commission sans être inquiétés par quiconque. Leur audition a duré près de quatre heures, après quoi ils sont repartis et nous avons remis les scellés », raconte Allouache qui a tenu à préciser que « les contestataires ne détiennent pas les clés des bureaux. Les clés sont toujours chez eux, nous, ce que nous avons fait c’est mettre à chaque fois des points de soudure en plus, pour éviter qu’ils accèdent et surtout pour protéger les lieux et les documents administratifs de la mairie. Mais sinon, à chaque fois que la commission le réclame, elle a le libre accès pour faire son travail ». En attendant les conclusions, cette dernière continue donc ses investigations sur place. A noter que les différents services de l’APC, comme l’état civil, fonctionnent le plus normalement du monde. Le mouvement de la contestation ne s’estompe pas pour autant. Les animateurs ont d’ailleurs initié un nouveau rassemblement populaire, avant-hier en matinée. Une rencontre durant laquelle onze élus (hors de la majorité aux commandes) ont par ailleurs affirmé à travers une motion lue, « soutenir les actions entreprises par la coordination des comités de villages d’Azazga ». Mais c’est là une déclaration sans incidences sur la situation de l’APC, étant donné qu’ils étaient déjà de fait, dans l’opposition, ne siégeant pas dans la majorité.

D. C.

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