Tizi-Gheniff ville morte

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à l’appel de la coordination des comités de villages,le chef-lieu de la commune de Tizi-Gheniff était, hier, totalement paralysé.

Hormis les pharmacies et les boulangeries qui ont assuré un service minimum, tous les magasins ont baissé rideaux, pour une journée ville morte. Tous les établissements scolaires de la ville étaient également fermés. Les élèves ont dû prolonger leur week-end. En parallèle, un rassemblement était prévu devant le siège de l’assemblée populaire communale. Mais à part les membres de la coordination des comités de villages et une centaine de personnes, il n’y avait pas foule. Les éléments de la sûreté de daïra étaient quant à eux présents en nombre. A tour de rôle, les membres de la coordination des comités de villages, ainsi que quelques anonymes, prirent la parole, insistant sur le fait que toutes leurs revendications étaient légitimes et devaient être prises en charge. «Nous ne demandons pas la lune, mais le strict minimum. Nous ne réclamons pas des faveurs, mais nos droits les plus élémentaires !», s’écrira un citoyen, qui confiera avec émotion qu’il vivait dans un taudis avec sa famille. Les membres de la coordination ont quant à eux insisté sur chaque point de leur plateforme de revendications, déplorant le fait que toutes les autorités locales en ont eu une copie sans y avoir donné une suite favorable. «A Tizi-Gheniff donc, rien ne va. Les manques sont à tous les niveaux», dira ce citoyen qui insistera sur le fait que cette action de protestation n’avait aucune couleur politique et ne visait aucun règlement de comptes. Par ailleurs, le président de l’APC, M. Saïd Mansour, a bien voulu nous recevoir dans son bureau, entouré de six membres de son exécutif, tous sereins malgré la tension qui régnait à l’extérieur. «Nous avons toujours dit et rappelé à tous, que nous travaillions dans la transparence la plus totale et cela a été notre crédo depuis notre installation, comme nous l’avions promis à la population pendant la campagne», nous dira le maire. Il tiendra à souligner qu’il n’avait pas à juger la manière dont avait été obtenue cette mobilisation qui a fait du chef-lieu une ville morte. Il notera également que le rassemblement qui se tenait devant la mairie n’a drainé que quelques dizaines de personnes. «En ce qui concerne les commerçants, qui disent travailler dans des conditions difficiles, avec la poussière qui a envahi leurs locaux et les services de contrôle qui leur exigent trop de choses et les chargent de procès-verbaux, l’assemblée populaire communale est solidaire avec eux. Nous tenons à les rassurer et leur assurer que les travaux de bitumage de tous les accès vont reprendre avec une autre entreprise que le wali a déjà désignée. Celle-ci devait commencer aujourd’hui (hier NDLR), mais vu les circonstances, cela se fera demain lundi », nous déclare encore M. Saïd Mansour. Pour rappel, M. Saïd Mansour a été élu, sur une liste indépendante, aux dernières élections locales. Il était en ballotage avec M. Mohamed Djidda (ex-P/APC également indépendant) avec cinq sièges chacun. Mais il eut l’avantage avec le ralliement, en sa faveur, de Mohamed Bozetine (FFS) dont le parti avait néanmoins refusé de participer à une alliance. M. Saïd Mansour avait donc formé son exécutif avec 4 élus du RCD et M. Mohamed Bozetine, dissident du FFS.

Essaid Mouas

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